Déficit public
Par Camille Lainé
Le 26 mars dernier, l’INSEE a dévoilé les chiffres du déficit : il a atteint 5,5 % du PIB en 2023, à 154 milliards d’euros, soit davantage que les 4,8 % de 2022 et que les 4,9 % initialement prévus par le gouvernement pour 2023. Il ne leur en fallait pas plus pour brandir comme solution leurs réformes libérales et leur politique de casse sociale.
Les premiers qui payeront l’addition ? Les chômeurs ! Gabriel Attal a annoncé sur TF1 vouloir faire une réforme « d’incitation la reprise d’emploi » d’ici l’été. Jolie formule pour pointer encore une fois du doigt les privés d’emploi et les désigner comme les fardeaux de la société. Ce sera la 3e réforme depuis 2017, décidément cela commence à tourner à l’obsession. Selon le 1er ministre 18 mois d’indemnisation c’est déjà trop, il compte faire baisser la durée de plusieurs mois. En deux ans, les privés d’emploi ont déjà perdu plus de 50% de leur durée d’indemnisation, c’est un nouveau crachat au visage qui leur est fait. L’assurance chômage ne peut être considérée comme une variable d’ajustement budgétaire, c’est une aberration.
D’autres solutions existent pourtant
Il y a pourtant des solutions pour combler le déficit public, mais qui ne sont certainement pas du goût de notre président et de notre premier ministre puisqu’elles consisteraient à faire des choix politiques clairs et courageux et surtout à faire payer ceux qui le peuvent : les actionnaires ! Mais comment assumer de pareils choix alors que ce sont eux mêmes qui ont créé ce déficit avec leur politique libérale doublée des cadeaux faramineux aux fameux actionnaires : 100 milliards d’euros de dividendes en 2023 rien que ça.
Le premier ministre a demandé comment faire ? Voilà des solutions portées par Fabien Roussel : reprise en main des « 200 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises aujourd’hui distribuées sans critère », le rétablissement de l’ISF et la création d’un « fonds européen pour les services publics ». Mais aussi la mise en place de l’égalité salariale femmes-hommes qui rapporterait 60 milliards d’euros ou encore stopper l’évasion fiscale ce qui rapporterait encore une fois 100 milliards d’euros.
Mais Gabriel Attal l’a rappelé lui-même « on a toujours dit qu’on n’augmenterait pas les impôts » donc pas d’ISF en vue, ni taxation des supers profits. Tapons encore une fois sur les plus vulnérables. En plus de cela ils sont pressés ! La réforme devra être prête d’ici l’été afin d’être mise en place dès l’automne. Pour quelqu’un qui se dit attaché au « dialogue social » c’est un comble : une réforme imposée au pas de course et les fameux « partenaires sociaux » recevront une « lettre de cadrage ». Cela en dit long sur le dialogue façon Attal.
Et dans l’Aube ?
Nous sommes durement touchés par ce type de réforme. Près de 15% de la population de la région Grand Est vit sous le seuil de pauvreté, L'Aube est le 3ème département le plus pauvre de la Région, le taux de pauvreté y atteint 27,9 % des ménages de moins de 30 ans. Notre département a le taux de surendettement le plus élevé de la région. Les moins de 25 ans sont 2 330 à chercher un emploi, en hausse de 6,9 % sur un an.
Malheureusement il est fort à parier que nos députés aubois applaudissent des deux mains ce type de réforme alors qu’ils devraient être vent debout pour protéger la population ! Fort heureusement nous pourrons compter sur les député.es communistes pour s’y opposer et proposer, comme ils l’ont toujours fait, des solutions alternatives et progressistes !
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