Pas un bouton de guêtre n'a semblé manquer. L'Aube est prête et archi-prête pour l’événement. C'était dernièrement la répétition générale du passage de la flamme olympique dans notre département. Symbole sur lequel je ne m'attarderai pas, mais qui a son côté obscur. N'existant pas, comme beaucoup le croient, depuis l'antiquité, la première flamme fut allumée en 1928 à Amsterdam pour les JO d'été. Elle n'y fut pas apportée depuis Olympie en Grèce. C'est en 1936, à l'occasion de JO de Berlin que Hitler, pour glorifier le IIIème Reich, reprit à son compte l'idée qui lui fut suggérée d'un relais inspiré de courses aux flambeaux qui étaient au programme de certaines festivités de l'antiquité grecque*. Autre face sombre de la médaille. Pour préparer ces moments d’intensité et de joie collective que sont les Jeux olympiques, et accessoirement appâter des amateurs sportifs qui sont autant de potentiels touristes pour l’avenir, les villes hôtes (ou de passage) ont tendance à ripoliner les façades, édifier de nouveaux bâtiments, nettoyer et verdir les squares et les berges des fleuves, combler les nids-de-poule et… chasser les précaires, les exclus, les indésirables. Tout ce qui traîne savate et non pas en « sneakers » hors de prix.
Cachez cette misère malheureusement bien trop visible en nos temps troublés par les guerres, le terrorisme et marqués par les difficultés économiques et sociales ! Ce qui entraîne des situations déchirantes, à l’image, un exemple parmi tant d'autres, des récentes évacuations de campements de mineurs isolés sur les berges de la Seine. Les associations n’hésitent plus à dénoncer un véritable « nettoyage social ». L'Aube est un département eczémateux en matière médicale et, globalement, de santé et sclérosé économiquement et socialement. Redonner un sens aux valeurs olympiques, c'est aussi faire en sorte qu'elles ne restent pas cantonnées au seul sport.
* Les lampadédromies dédiées à des divinités liées au culte du feu.
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