Le ridicule ne tue pas ! Sinon E. Macron frôlerait le KO. Des photos en noir et blanc, « injectées » dans les circuits depuis l'Élysée, le montrent en pleine posture de boxe, mâchoires serrées, muscles saillants, le visage crispé par l'effort. Outre le cliché viril, des pinailleurs ont scruté des vues avant / après qui questionnent le renforcement musculaire spectaculaire sur les photos, et chipoté sur le décalage entre la grimace présidentielle et… l'immobilité du sac de frappe percuté. Merci Photoshop ! Acculé dans les cordes par son meilleur adversaire, le RN, a-t-il voulu prouver qu'il restait combatif ? S'agit-il d'un message subliminal à Poutine, qu'on imagine tremblant au fond d'un placard depuis qu'il a vu le biceps républicain ? Que signifie donc cette guignolade ?
Les politiques sont de plus en plus nombreux à exhiber leur pratique du noble art ? Si l’objectif est de faire le buzz, ça marche. Mais aucun n'a osé un cliché aussi suranné, digne de la série des Rocky ou de Raging Bull, le film de Scorsese. Dans l’Hexagone, la manie a commencé sous Hollande avec un Cahuzac qui disait s’entraîner trois fois par semaine ou un Manuel Valls pour qui cette discipline est « une condition d’un bon équilibre » - qui lui fait désormais tant défaut -. Depuis 2017, le camp d’Emmanuel Macron fait montre d'un engouement pour ce sport. Parmi les boxeurs macronistes, É. Philippe ou O. Véran. Ce sport de combat leur est surtout prétexte à faire montre de vertus prisées lorsque l’on gouverne. Les ont-ils ? En juillet 2023, sur Europe 1, É. Philippe développait une métaphore filée selon laquelle un bon boxeur est un bon chef. Une bonne droite… Je ne peux m'empêcher de persifler à l'évocation d'un passage d'une chanson de Montand : « … Il s’appela Battling Joe / Battling Joe / C'était un peu démesuré / Pour un gosse aux épaules étroites / Mais qui avait une méchante droite … » Comme Battling Manu.
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