La Sécurité sociale a mûri dans la clandestinité au sein du Conseil national de la Résistance à l’époque où le gouvernement d’extrême droite de Vichy pourchassait sans relâche celles et ceux qui en écrivaient les grandes lignes : " tu seras soigné selon tes besoins, tu paieras selon tes moyens ".
Pas étonnant qu’aujourd’hui les nostalgiques de Pétain se retrouvent autour de solutions qui, si elles étaient appliquées, seraient fatales à notre Sécurité sociale. Comme au temps de la collaboration, extrême droite, bourgeoisie et patronat soufflent un vent mauvais. Leur bras armé, les députés du RN ont voté comme un seul homme contre l’augmentation du Smic, l’indexation des salaires sur l’inflation, la revalorisation des petites retraites, l’égalité de salaire femmes/hommes.
Autant de mesures qui, en plus de permettre à des millions de nos concitoyens de vivre mieux, apporteraient via la cotisation sociale, des recettes supplémentaires à notre Sécurité sociale.
Les députés du RN, fidèles à la tradition d’extrême droite, soutiennent au contraire les exonérations massives des cotisations patronales qui grèvent par milliards d’euros le budget de la Sécurité sociale. Ainsi pour l’augmentation des salaires, le RN propose d’inciter les entreprises à augmenter de 10 % les paies allant jusqu’à trois fois le Smic en les exonérant des cotisations patronales sur cette majoration.
Une vieille recette libérale qui représente bien la vision qu’a le RN du monde du travail : protéger le capital, les entreprises, et faire peser ces fausses augmentations, pourtant nécessaires, sur la protection sociale. Car, une fois de plus, une telle mesure affaiblirait considérablement la Sécurité sociale.
Comment lutter alors contre les déserts médicaux dont le département de l’Aube fait partie.
D’autant que l’extrême droite, celle de Le Pen et de Zemmour réunis, entend appliquer la « priorité nationale », y compris dans les hôpitaux. Une aberration totale alors que les médecins étrangers sont absolument nécessaires au fonctionnement du système de santé.
Il semble que la haine de l’étranger obstrue également, sur les questions de santé, la grille de lecture du parti de Le Pen et Bardella. Car il n'y a pas de concurrence aujourd'hui entre des médecins français et des praticiens étrangers. Bien au contraire, les hôpitaux publics vont chercher des praticiens dans l'Union Européenne, et en dehors, pour combler les trous. Au même titre qu'ils rappellent des retraités.
En revanche, pour attirer de jeunes médecins français dans les zones sous-dotées, le RN ne défend pas l’obligation d’installation mais l’incitation financière, alors même que les communes et les collectivités territoriales dépensent dejà des millions d’euros pour les attirer.
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