Ils étaient là : Le Pen et Bardella à la panthéonisation des Manouchian, des Vingt et Trois. En octobre 2022, fêtant les 50 ans du FN (devenu RN), Marine Le Pen lançait : « Nous n'avons pas à rougir de notre histoire ». Sidérants et, surtout, préoccupants les propos dans La Croix, la veille de la cérémonie, de Jean-Yves Camus, codirecteur de l'Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès : « On peut difficilement accuser Marine Le Pen d’être pétainiste, antisémite, néofasciste… Il en va de même pour Jordan Bardella […]. De toute évidence, cette histoire qui est celle du FN n'est pas la sienne ». Ébouriffant certificat de virginité historique !
Alors que, le jour d'avant, on s'apprêtait à veiller les corps sacrés au Mont-Valérien, Le Pen et Bardella rencontraient Alice Weidel, la co-présidente de l'AfD*, parti d’extrême droite allemand, dont le projet de « remigration » (expulsions massives de personnes étrangères ou d'origine étrangère) a créé un électrochoc et des manifestations monstres Outre-Rhin. Weidel a mis les pendules au pas de l'oie : on a échangé sur plein de questions, on a les mêmes solutions, s'est-elle réjouie sur son compte « X » (ex-Twitter). AfD, sous surveillance de l'Office fédéral de protection de la Constitution qui estime qu'il y a « suffisamment d'indications factuelles d'efforts anticonstitutionnels au sein de l'AfD ». Les chiens ne font pas des chats.
J.-Y. Camus n'a pas couru en solitaire dans le « révisionnisme des révisionnistes ». Sylvain Boulouque dans l'Express du 15/02, prétend, lui, que les Martyrs auraient parlé, sans même avoir été torturés, car « les photographies […] ne montrent pas de marques de souffrances physiques ou psychiques sur les visages ». L'histoire est écrite par les vainqueurs, a dit Brasillach. Ils rêvent des lauriers de la victoire. Unis et sans concession, repoussons-les dans le fumier de leur l'histoire.
* Alternative für Deutschland.
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