Le réchauffement climatique est là. Mais il faut cesser mettre en exergue ce discours culpabilisant sur les habitudes de consommation et leur empreinte écologique "cataclysmique". Même si, c’est vrai, chacun.e à sa mesure, a un pouvoir d’action. Une pancarte des jeunes manifestants pour le climat disait une vérité très simple : « On veut bien éteindre la lumière, mais il faut arrêter de nous prendre pour des cons ». Tout est dit. Car en effet, les solutions sont à chercher ailleurs. Notamment aux commandes d’industries et d’entreprises qui, certes, génèrent de l’activité économique - et beaucoup d’argent - mais qui refusent obstinément de remettre en question leurs modes de production et de fonctionnement énergivores et émetteurs de CO2. De gré ou de force, elles doivent passer sous les fourches caudines. Le temps nous est compté. L'activité économique, nous y sommes, bien sûr, lié.e.s, attaché.e.s, en tant que travailleurs et travailleuses d’abord. En tant qu’interlocuteurs sociaux aussi. Et dans ce rôle, nous avons une place prépondérante à prendre.
Que cesse l'indécence de demander la « sobriété énergétique » et ses gros pulls à celles et ceux qui n’ont déjà pas les moyens de se chauffer correctement l’hiver, dans une France où les entreprises alignent des marges bénéficiaires historiquement élevées ! Lutter contre la fin du monde ou pour une meilleure fin du mois ? Les deux, évidemment, vont de pair ! De même qu'une transition efficace et juste pour tous exige des investissements publics cruciaux. Vitaux. Dans les transports en commun, dans les énergies renouvelables, dans l’isolation des logements, dans l’éducation, dans la formation professionnelle et la reconversion dans les métiers d’avenir…
Les plans d’austérité budgétaire imposés aux État européens sont en complète contradiction avec l’urgence climatique. La transition écologique sera sociale ou ne sera pas. Les politiques doivent le comprendre. Le patronat aussi.
© 2024 - La Dépêche de l’Aube
Création : Agence MNKY