L’Orchestre symphonique de l’Aube a changé sa formule pour devenir plus ouvert sans tomber dans la facilité. Les oeuvres sont toujours diverses, allant du baroque (quand est né à peu près l’orchestre symphonique) au contemporain en donnant cependant une belle place au classique et au romantisme et à cette musique dite moderne préparant des révolutions. On y abandonne quelque temps la tonalité.
L’innovation chez Gilles Millières est venue, je crois, d’une demande du public consistant à expliquer quelque peu les oeuvres entendues, leur histoire, leur style. J’ai beaucoup entendu cette réclamation de la part de mes amis mélomanes. La prière a été entendue et le choix s’est porté sur Camille Villanove, musicologue, pour des commentaires judicieux. Mais, petit bémol, il n’y a plus de programme distribué à l’entrée. C’est dommage, on applaudit des musiciens inconnus et des oeuvres occultes. Le site même de l’OSA est muet à ce sujet. Le complotisme gagne la musique.
Les deux séances du concert de janvier ont rempli et la salle et son rôle culturel, Entretenir une telle formation coûte cher. C’est le seul département à oser le faire. Si l’ancien Président Adnot qui lança la formule n’avait qu’une qualité, c’était celle-là.
La première oeuvre Company en trois parties était du minimaliste Philip Glass. Drôle de machin effectivement toujours dans le même ton, mais avec des nappes sonores très enchevêtrées et cadencées de façon originale. Une musique de fond obsessionnelle.
Autre originalité, l’invitation faite au clarinettiste Raphaël Sévère qui sut montrer ses muscles, je veux dire ses capacités immenses dans des petits bijoux volubiles et de haute technicité cueillis dedans les répertoires (non minimalistes) de Weber et Rossini.
La place me manque pour parler de la 5ème symphonie Réformation de Mendelssohn, oeuvre qui saluait le judaïsme réformé dans l’Allemagne du XIXème siècle.
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