Les repas de fête, un casse-tête ! Pour les friqués, l'embarras du choix, mais diplomatie et inventivité de mise pour mettre de concert « huîtreux », « saumoneux », « escargotiers », viandards, avec végétariens, végétaliens, sans oublier les allergiques au gluten et à ceci ou cela. Plus les boissons, choix très majoritairement masculin. Bref, une équation avec de nombreuses inconnues et qu'un mauvais calcul conduit à la zizanie. Pour les pauvres, le choix de l'embarras. Les grandes toques qui vendent les yeux de la tête trois carottes cuites à l'eau, dix petits pois idem, avec une rondelle d'on ne sait quoi sur une feuille de salade, dans une grande assiette carrée, ont expliqué aux sans-le-sou qu'ils pouvaient faire gras pour moins que pas cher. D'où je subodore qu'ils nous arnaquent dans leurs bouclards de luxe.
Le dessinateur Jul et Alfonso Aïtor, prof de littérature et de civilisations hispaniques, viennent de publier le tome 1 d'un livre inattendu : La faim de l’histoire - Une histoire du monde par la gastronomie. De Lascaux jusqu’à la station spatiale internationale, ils se penchent sur le contenu de nos assiettes avant même que l'ustensile n’ait été inventé. Assortiment de rigueur historique et d'humour détonnant pour nous faire voyager dans le temps et les saveurs. On y apprend que Mao raffolait des mangues, que les enfants vikings avaient leur propre bière, que les Aztèques connaissaient déjà le sirop d’agave et la spiruline si chers aux diététiciens contemporains, que l’on a retrouvé des fresques de pizzas sur les murs de Pompéi et que les apôtres de Jésus avaient beaucoup des végans d’aujourd’hui. Un livre à picorer ou à dévorer. En se gavant de pigeons sans tête*.
* Expression - régionale ? - de ma grand-mère pour des pommes de terre cuites à l'eau.
© 2024 - La Dépêche de l’Aube
Création : Agence MNKY