Une grand-messe de la laïcité a eu lieu le 6 décembre à TROYES. Étaient invités en effet, l’imam, le grand rabbin de France, l’évêque de Troyes mais aussi M. Alain Seksig du Conseil des Sages de la laïcité.
Pas de pasteur protestant, on ne sait pas pourquoi, seule religion cependant, engagée dans la laïcité par conviction. Le journaliste Alexis Lacroix et Frank Sarfati, avocat étaient à la tribune avec François Baroin, apparemment présent pour recevoir les compliments appuyés de ses invités. On en était gêné pour lui. Ça faisait penser à Louis XIV à la séance du lever quand les seigneurs se pressaient dans la chambre royale pour porter le pot de chambre ou le caleçon de sa majesté.
Certes, on parla laïcité et de belle façon autour de Rachi, devenu, malgré lui, un héraut de la laïcité. Il aurait dit que la loi du Royaume devient la loi, ce qui ressemble davantage à une allégeance qu’à une préscience. Rachi n’était là, le pauvre, que comme catalyseur. Mais on parla laïcité, et de belle façon.
La laïcité n’est-elle réservée qu’à la moitié de la population ? Pas une seule femme à la tribune mais sept individus, mâles et blancs. Sept d’un coup, sieben auf einmal comme aurait dit le petit tailleur de Grimm. Lors du débat, écourté par l’animateur, un intervenant fit remarquer l’incongruité.
La laïcité ne protège pas que la pensée religieuse, elle respecte et permet l’expression des philosophies, c’est la liberté de conscience. Plus de diversité n’aurait pas nui à cette séance, même s’il avait fallu la permettre dans le débat.
De même les questions cruciales comme la question sociale très brièvement évoquée, celle qu’exigeait Jaurès, aurait permis un élargissement du sujet.
Cette semaine l’UPOP a invité Stéphane AUROUSSEAU pour parler concrètement de la laïcité en milieu hostile. Évènement dont nous reparlerons.
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