Éducation nationale
Par Charline Briot
Macron, après s’être attaqué aux retraites, s’attaque maintenant aux lycées professionnels. La réforme annonce la suppression de plusieurs heures d’enseignements au profit de davantage d’heures en entreprise.
Cela ne tient pas compte des rythmes d’apprentissage de nos élèves, ni de leurs besoins. Augmenter le niveau scolaire n’est certainement pas la priorité du gouvernement. Au total, sur les trois années de bac pro, la réforme ampute plus de 200 heures d’enseignement soit 7 semaines de cours !
De plus, l’année de terminale sera complètement bouleversée dès la rentrée 2024 puisque désormais, les élèves passeront les épreuves du bac dès la mi-mai ! Le parcours commun sera donc de 22 semaines de cours et 6 semaines de stage, avant les examens. S’ensuivent 6 semaines de diversification : le choix appartiendra à l’élève de réaliser un stage « gratifié » par l’État ou bien de se préparer aux études supérieures en suivant des cours adaptés ; ces cours seront d’ailleurs organisés de manière autonome par les établissements, ce qui va créer des inégalités entre les centres de formation. Nous savons déjà que nos élèves issus de classes défavorisées vont faire le choix du stage rémunéré (100€ par semaine), faisant d’eux une main d’oeuvre gratuite pour les entreprises.
L’objectif de cette réforme libérale est également d’arriver à l’annualisation du temps de travail des professeurs de lycée professionnel. Sans oublier que celle-ci s’accompagne d’une refonte de la carte des formations (ciblant essentiellement les filières tertiaires), supprimant ainsi 200 postes d’enseignants. Et que vont devenir les jeunes qui sont inscrits dans ces filières ?
L’école va mal, le manque de moyen est flagrant, les conditions de travail se dégradent d’année en année, l’institution maltraite ses enseignants. Les différents ministres qui se sont succédé ces dernières années n’ont cessé de montrer leur mépris envers le corps enseignant et leur méconnaissance du terrain. Et comme si cela ne suffisait pas, la Macronie répond aux attentes du Medef et va faire de nos élèves des jeunes travailleurs précaires, sans les connaissances nécessaires à la compréhension du monde.
Un appel intersyndical à la grève a été décidé pour exiger le retrait de cette réforme le 12 décembre prochain.
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