Climat : les mauvais élèves de l’Aube - Troyes Champagne Métropole - Décarbonation
Atteindre la neutralité carbone en 2050, comme le préconise le GIEC et la loi climat nécessite, c’est une évidence, l’engagement des collectivités territoriales.
De par ses compétences, Troyes Champagne Métropole devrait donc engager une politique volontariste afin d’agir de façon conséquente pour limiter l’impact des émissions de gaz à effet de serre, dioxyde de carbone (CO2) et méthane (CH4) sur son territoire. Est-ce le cas ? Assurément non !
• Concernant par exemple le développement des transports urbains et les mobilités alternatives à la voiture, alors qu’aujourd’hui 45 agglomérations ont mis en place, avec succès, une politique de développement des transports collectifs accompagnée de leur mise en accès libre, on peine toujours à voir en quoi consiste le projet de TCM en la matière. Premier émetteur de gaz à effet de serre (1/3 des émissions françaises), le secteur des transports est pourtant le plus emblématique de la décarbonation. Au final les émissions de gaz à effet de serre continuent de progresser dans l’agglomération troyenne et il n’y a toujours que 44 km de pistes cyclables sécurisées.
• Concernant l’objectif de zéro artificialisation nette d’ici 2050 afin d’atteindre la neutralité carbone, il suffit de se promener autour de la ceinture troyenne pour voir les pavillons pousser comme des champignons. À Saint-André-les-Vergers par exemple, 52 hectares de terres cultivables vont être artificialisés sans vergogne, détruisant l'écosystème des espèces animales et végétales. En outre, un sol artificialisé n'absorbe plus de CO2 et participe donc à la hausse des températures. Il perd également sa capacité à absorber l'eau de pluie, multipliant ainsi les risques d'inondation.
• La reconversion des friches industrielles (plus de 150 000 hectares à l’échelle du pays) est une solution permettant de limiter l’étalement urbain et donc l’artificialisation des sols ? TCM n’en est pas là, on assiste au contraire à une multiplication des zones commerciales et d’entrepôts de stockage qui ont la particularité d’artificialiser d’énormes surfaces de terres cultivables pour peu de créations d’emplois.
• Si l’on considère que le bâtiment représente 18% des émissions de GES et qu’il est donc important d’agir sur l’isolation des logements collectifs ainsi que sur la nécessité de les équiper de chauffage à énergie décarbonée, on peut se dire que décidément TCM ne coche aucune case concernant la décarbonation de son territoire. En effet, les passoires thermiques dans Troyes et son agglomération pullulent. Ce qui se passe par exemple dans le quartier Maugout à Saint-André-les-Vergers est caractéristique (700 logements). Une augmentation hallucinante de l’eau chaude et du chauffage, des locataires qui grelottent en hiver à cause d’un sous-investissement massif du bailleur sans aucune remarque de TCM qui a en charge pourtant la politique de la ville.
Ajoutons à cela un quartier entier chauffé par un réseau de chaleur alimenté par l’incinérateur de La Chapelle-Saint-Luc, gros émetteur de CO2, pour être totalement convaincu que F. Baroin est bien plus prompt à sauver les actionnaires du CAC 40 que la planète.
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