Par Camille Lainé
La parole des victimes de violences sexistes et sexuelles se libère toujours plus, partout, dans tous les secteurs de la société française, montrant le caractère systémique de ces violences.
On parle de violences sexistes (machistes, patriarcales...) au sujet des violences faites aux femmes parce qu’elles sont des femmes. Il s'agit de la manifestation la plus brutale et la plus visible des inégalités entre les femmes et les hommes. Ainsi, si 86% des victimes de violences sexuelles enregistrées par les services de police et de gendarmerie en France sont des femmes, 99% des personnes condamnées pour violences sexuelles sont des hommes.
Tout au long de leur vie, les femmes subissent non seulement la violence physique, faite de coups, de harcèlement, d’injures mais aussi la violence sociale du système capitaliste, avec la précarisation toujours plus forte de leurs emplois, les inégalités salariales ou la charge mentale qui leur est imposée. Aucune de ces violences ne relève du domaine privé car elles menacent la République dans ses principes mêmes. Il est possible d’en finir avec les violences faites aux femmes. Elles sont systémiques. Il est illusoire de vouloir les éradiquer avec des textes parcellaires et des mesurettes. Seules l’augmentation des moyens alloués à la lutte contre les violences faites aux femmes et l’adoption d’une loi-cadre à la fois répressive et préventive permettront d’endiguer ce système.
Les parlementaires communistes portent le projet d’une loi-cadre sur les violences intrafamiliales, avec les financements nécessaires pour la mettre en oeuvre et qui rassemblerait l’ensemble des problématiques concernant ces violences, notamment avec un volet portant sur les dispositifs de prévention et d’accompagnement. Ils exigent également une hausse considérable des moyens mis en place pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, à hauteur d’un milliard d’euros.
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