Ciaran, Domingos : deux noms qui claquent comme une porte dans une rafale de vent. Voilà deux grandes stars de la semaine passée qu’on verrait mieux sur l'étiquette de flacons de parfums de luxe. Sauf qu’il ne s’agit "que" de vulgaires tempêtes qui se sont abattues ces derniers jours sur la France. Je m'interrogeais depuis longtemps sur cette manie d’accoler un prénom à chaque phénomène climatique. Mais l’Organisation météorologique mondiale (OMM) pense à tout. L’idée est « d’aider à identifier rapidement les tempêtes dans les messages d’alertes, car les noms sont beaucoup plus simples à retenir que des nombres ou des termes techniques ». Avis aux andouilles*. Mais n’est-ce pas stigmatisant ou bien lourd de porter le même prénom qu’un ouragan qui a tout dévasté sur son passage, causant souvent la perte de vies humaines ? Dans ces cas-là, autant opter pour des prénoms qui portent haut leur dangereuse réputation : Adolf, Kim, Benito, Philippe ou Vlad, par exemple. Ou Attila !
À l’inverse, les prénoms Alex et Aline ne doivent plus être trop en odeur de sainteté dans les vallées de la Vésubie depuis que les tempêtes éponymes sont passées par là en 2020 et fin octobre. Et puisqu’on n’arrête pas le progrès, sachez que l’on peut aussi parrainer une tempête avec son propre prénom. C’est ce que propose l’Université de Berlin via un programme / site internet : « Adopt a vortex » ("Adopte un tourbillon"). Pour vous payer une simple dépression, comptez 199 euros et 299 euros pour un anticyclone. Pas de prénoms composés ou de sobriquets fantaisistes SVP. On ne rigole pas avec ces choses-là. Mais on peut quand même en faire commerce.
* Qui ne sont peut-être pas celles que l'on croit.
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