Des étoiles de David taguées à Paris. Les pochoirs, les tags qui se multiplient, les chants nazis beuglés dans le métro, à certaines manifestations sportives, les agressions ou même les propos xénophobes à l’encontre de la communauté juive, les histoire « drôles » en borborygmes aux heures alcoolisées des bistrots, font resurgir les crépusculaires époques de notre histoire. De tels actes suinte le pus de cicatrices jamais refermées. Le réel a enjambé ce que nous avions cru devenu dystopie, nous étant juré de ne jamais revivre « ça ». Si, depuis l’attaque d’Israël par le Hamas, les actes antisémites se sont multipliés, ils n’avaient pour autant jamais disparu.
Les chiffres du ministère de l'Intérieur pour 2022 indiquent que 61% des actes antireligieux portant atteinte aux personnes sont dirigés contre des Juifs, qui ne représentent pourtant que 1% de la population. Actes, mais aussi harcèlements dans leur entourage résidentiel ou professionnel. L'affirmation du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, selon qui « la France sait protéger les Juifs de France » laisse perplexe au vu des statistiques sur la réponse pénale apportée aux seules agressions physiques antisémites entre 2015 et 2019 : classement sans suite dans 63% des cas, relaxe dans 5%. Paroles ministérielles, impéritie ministérielle.
Aujourd’hui, alors que les loups, ouhouh* sont de retour dans Paris, le temps n'est plus à la seule vigilance. Est venu celui de l'intransigeante fermeté, judiciaire, mais aussi d'une réflexion exigeante sur les actions pour extirper ce mal profond : les atteintes à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux. Pas simple, assurément. Pas simple, mais nécessaire.
* Les loups sont entrés dans Paris – Chanson de Serge Reggiani
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