Aube - Environnement / Incinérateur (suite)
Dans son enquête publiée en ligne sur son site, l’association Aube Durable insiste : « dans la hiérarchie de gestion des déchets, l’enfouissement est la plus mauvaise solution. »
Réduire l’enfouissement est donc une bonne chose. Mais l’incinération n’est pas la meilleure solution pour y parvenir, loin de là ! C’est même une solution déconseillée, précise-t-elle. Avec l’augmentation de 10% de la capacité de l’incinérateur de La Chapelle-Saint-Luc, « on choisit donc de passer du pire (l’enfouissement) au moins pire (l’incinération) ».
La priorité absolue dans la hiérarchie de gestion des déchets reste bien la prévention et la réduction, notamment en ce qui concerne les biodéchets. Or, la loi oblige dès 2024 à extraire les biodéchets de nos poubelles. L’évidence était donc d’agir sur ce sujet qui permettait d’améliorer le PCI des déchets et de régler ainsi le problème de notre incinérateur.
Deux scénarios “perdant-perdant”
Il est difficile de prévoir l’avenir. Mais la présence de cet incinérateur et les nécessités de réduire nos déchets permettent selon Aube Durable d’envisager deux scénarios dans lesquels le citoyen risque d’être à chaque fois perdant :
• Scénario n°1 : les élus s’engagent dans la collecte des biodéchets et plus largement dans la réduction des OMR. Conséquence : l’incinérateur n’a plus assez de matière à brûler et l’équilibre économique de l’outil est compromis. Dans un tel cas, on peut craindre que Valaubia impose aux collectivités une renégociation du contrat en augmentant le coût de l’élimination des OMR, avec à la clé, une hausse des taxes pour les citoyens.
• Scénario n°2 : les élus stoppent toute politique de réduction des déchets afin de maintenir l’équilibre économique de l’incinérateur. Conséquence : la quantité des OMR stagne. Mais dans le même temps, la fiscalité sur l’élimination des OMR continue d’augmenter et, avec elle, la facture des citoyens pour traiter ces déchets.
L’association en conclut que ce sont deux scénarios “perdant-perdant”.
Comment sortir de cette impasse ?
Nous ne pouvons pas faire marche-arrière. L’incinérateur est là, malgré les alertes et le recours en justice des opposants à sa construction. L’incinérateur aura nécessairement des conséquences financières pour les collectivités et les contribuables. Il faut donc “entre deux maux, choisir le moindre”.
Entre la préservation de la rentabilité d’une entreprise comme Valaubia et la préservation de l’environnement, pour l’association Aube Durable « il n’y aucune hésitation à avoir, c’est la préservation de l’environnement qui doit s’imposer. Et donc la préservation des ressources par la réduction des déchets, plutôt que l’intérêt d’une entreprise privée.»
Selon l’association Aube Durable, il est possible de réduire les déchets, d’arrêter l’enfouissement et de permettre à l’incinérateur de mieux fonctionner. Les biodéchets représentent 18 000 tonnes des déchets brûlés dans l’incinérateur et 4 000 tonnes à Saint-Aubin. Si l’on parvenait à extraire, à la source, seulement la moitié de ces biodéchets, les conséquences seraient :
♦ une amélioration immédiate du PCI des déchets incinérés. Vraisemblablement, les 2450 kcal seraient atteints.
♦ Une diminution de 9 000 tonnes des tonnages de Valaubia qu’on pourrait alors compenser par les OMR (débarrassés des biodéchets) de Saint‐Aubin.
♦ Une fermeture quasi‐immédiate de Saint‐Aubin en ce qui concerne l’enfouissement des OMR.
Tout cela, sans avoir à augmenter la capacité de l’incinérateur et en réduisant la facture pour le contribuable car chaque tonne évitée représente un gain d’environ 130 € pour les collectivités.
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