Élisabeth Borne a fait savoir qu'elle voulait interdire dès le mois de novembre la « shrinkflation » ( mot-valise anglo-saxonique qui pourrait se traduire en bon français par « réduflation » ). La réduflation est choquante, dit la Première ministre. C'est vendre, par exemple, un paquet de céréales de 330 grammes au même prix qu'un paquet de 400 grammes. Choquant mais surtout arnaquant.
Dès novembre, tous les produits concernés par des changements de quantité devront être signalés sur les étiquettes. Service minimum, parce que ça n'est pas interdire ça. C'est mollement tirer l'oreille en faisant de la « rédupolitique ». Car les industriels indiquent déjà sur le paquet la quantité contenue et l'augmentation est, elle, clairement visible sur l'étiquette quand on regarde le prix au kilo.
La pratique n'est pas nouvelle. En France, Coca-Cola a fait baisser en 2018 de 20% le contenu de ses bouteilles, augmentant de facto leur prix pour compenser la taxe soda mise en place. En 2022, l'association Foodwatch pointait nommément une dizaine de marques ; partie émergée d'une pléthore de produits vendus en décharge pondérale. Face aux gros yeux primo-ministériels : la « cheapflation », un plan B, pointe déjà son nez dans les rayons. Il s'agit là de réduire la qualité pour baisser le coût de fabrication.
Vous aurez le même poids et le même prix, mais pas le même goût. Quant à la qualité…. Plus de gras, plus d'édulcorants à la place du sucre, plus de sauce ou d'eau : bref des aliments qui rivaliseront en saloperies avec la malbouffe du clown américain. Mais l'idée est simple, basique et structurelle : dégager le plus de marge possible. C'est la « swindleflation », l'arnaqueflation.
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