Les mêmes responsables qui, jour après jour, mènent une politique qui écrase les classes populaires, disent en cette rentrée s’en soucier. C’est évidemment une farce. La réalité est toute autre. Face à ses contradictions, le capitalisme n'est jamais à court d'idées. Les institutions financières commencent à s'apercevoir que les cadeaux au grand capital et aux fortunes assèchent les recettes des budgets des États, au point de moins sûrement garantir leur solvabilité. On assiste ainsi, depuis quelque temps, à une bisbille à fleurets mouchetés, interne au capitalisme. Le grand capital industriel veut que les « impôts de production » continuent d’être diminués. Les hyènes de la finance qui, elles, veulent s’assurer leur pitance sur la dette, retroussent les babines.
Ménageant la chèvre productiviste et le chou affairiste, le pouvoir macroniste compose donc au détriment des travailleurs et des classes populaires. D’un côté, il s’engage à continuer de diminuer les impôts sur le capital, mais en les étalant dans le temps tout en continuant à subventionner de grandes entreprises, notamment dans le secteur de l’armement. De l’autre, il cajole les détenteurs de dettes publiques, c’est-à-dire les poux de Bourse, en engageant un nouveau programme de réduction des déficits publics. Cette stratégie, très loin du « souci » des classes populaires, est au coeur du budget 2024 en préparation, dont l’essentiel sera constitué par une brutale diminution des dépenses dans les services publics et la Sécurité sociale, l’augmentation d'impôts indirects, etc. Tout ceci est camouflé derrière des écrans de fumigène brun qui crachent polémique sur polémique. Quand l'oligarchie compose, ce sont les classes populaires qui se décomposent.
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