La Cour des comptes a porté, en juillet, un constat sévère sur le recours aux cabinets de conseil privés par l’État. S'y ajoutent celui de l’Inspection générale des finances (IGF) et celui de la commission d’enquête sénatoriale confirmant le recours exponentiel et tentaculaire, ainsi qu'un « pilotage sans visibilité » du gouvernement.
2017 – 2021 : triplement des dépenses de conseil en stratégie, conclues d'ailleurs « par-dessus la jambe » en matière de droit de la commande publique. C’est ce que la commission d’enquête qualifie « d’effet presse-bouton » : un recours systématique facilité par des accords extrêmement brumeux et une absence - intentionnelle ? - de visibilité des compétences existantes dans l’administration publique. De 2017 à 2022, quelque 1 500 missions de conseil externe ont été conclues par une quarantaine de ministères et d’opérateurs de l’État.
Par exemple, pour pallier l’impéritie de l'État face à la pandémie, la note s'élève à 41,05 millions en prestations de « conseil ». McKinsey faisait déjà partie de la meute pour « analyser les scénarios de reprise des transports collectifs dans le cadre du déconfinement » : 478 680 euros. Le même a empoché 4 millions d'euros pour organiser la « simplification » du système informatique de la CAF dans le cadre de la réforme de l'APL. Système informatique qui depuis, de l'aveu de salariés et de certaines hiérarchies, « ne tient plus », avec des « bugs » en série, dont celui de 2021 qui a rendu accessibles et modifiables durant tout un week-end des milliers de dossiers d'allocataires, et des personnels débordés, impuissants et au bord du burn-out. Le même McKinsey est d'ailleurs sous le coup d'une procédure pour « blanchiment de fraude fiscale ». Cabinets ? Des chiottes : il n'y a qu'à tirer la chasse.
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