Un garçon de 10 ans, innocent, est mort dans un règlement de comptes à Nîmes. Les chaînes d’information ont activé la machine à émotions et les vautours de l’extrême droite n’ont même plus besoin d’ouvrir leur bec, il leur suffit de ricaner dans l’ombre. Ce drame n’a malheureusement plus rien d’inédit. Cela fera bientôt un demi-siècle que le commerce illicite des stupéfiants tue aveuglément, à grande échelle. Depuis que l’herbe et la résine de cannabis, drogues dites « douces », sont devenues des produits de grande consommation. Au fil des années, les quantités produites ont augmenté, les prix ont baissé, l’usage s’est banalisé, les profits ont crû. Aujourd’hui, un flux d’argent liquide quasi illimité se déverse dans les égouts d'une économie toxique pour les quartiers déshérités. Économie des ténèbres. Empiler des policiers ne réglera rien. Quand un gang tombe, d’autres s’entre-tuent pour prendre la place.
Le trafic de stupéfiants n’est rien d’autre qu’une forme paroxystique du capitalisme. C’est la demande, celle des plusieurs millions de consommateurs réguliers en France, qui crée l’offre. C’est parce que le produit est interdit que les bénéfices sont énormes. Le saviez-vous ? À la demande de l'institut statistique européen Eurostat, après plusieurs autres pays européens, l'INSEE intègre depuis 2018 le trafic de drogues dans le calcul du PIB*. Autrement dit dans la mesure de la croissance ! À quand l'ubérisation des tueurs à gages et la prise en compte de leurs victimes dans les accidents du travail ? Rappelons tout de même que les drogues douces n’existent pas et que fumer un pétard peut tuer. Par arme à feu.
* Eurostat préconise de multiplier la quantité consommée par le prix moyen ayant cours dans la rue, tout en faisant jouer le paramètre du « ratio de pureté » des produits stupéfiants et des « coûts de transport et de stockage » des narcotrafiquants. La statistique, ça ne badine pas !
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