Rien ne va plus aux urgences. Refrain maintes fois entendu, jamais écouté. De Grenelles en « missions flash », combien de « sommités » se sont penchées sur l’état du malade sans passer à l’acte de soin ? En l’absence de traitement de choc, ce service hospitalier de première importance chute et rechute dans des « krachs sanitaires » à la moindre épidémie, à chaque période de vacances. Les effectifs sont tellement tendus que la débrouillardise est devenue la norme. Il n’est plus exceptionnel, aujourd’hui – bien que choquant – d'avoir à dispenser des soins dans des ambulances faute de place à l’intérieur d'un l’établissement. Bref, le bateau fait eau de partout, le personnel écope courageusement jour et nuit, mais le capitaine sifflote en attendant que l’orage passe. Quant aux patients, ils doivent l’être – patients – au-delà du raisonnable, ce qui occasionne des erreurs et des tensions qui transforment les urgences en hall de gare.
Marc Noizet, le président de Samu-Urgences, vient une nouvelle fois de sonner l’alarme. Comme l’avait fait en son temps François Braun, avant d’être bombardé ministre de la Santé. Débarqué un an plus tard, il vient d'être remplacé par Aurélien Rousseau. Mais, au fond, peu importe le titulaire du maroquin. Les ministres passent et le malaise s’enkyste, métastase. Si Matignon et l’Élysée n'agissent pas, c’est que la pathologie est bien plus grave qu’on veut nous le faire croire. Ni la poudre aux yeux, ni sa version de perlimpinpin d'Emmanuel Macron n’ont capacité – voire volonté – pour surmonter les chocs traumatiques.
Et si on élargit la focale, la France se coltine actuellement des hôpitaux malades, une désertification médicale foudroyante, des crèches parfois douteuses et des EHPAD régulièrement épinglés. Ça fait beaucoup de pathologies inquiétantes, non ?
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