Le putsch militaire au Niger focalise l'attention, les bruits de bottes claquent et les armes cliquettent. À l'image de l'Ukraine, c'est, en gésine avancée, une guerre « par procuration », scorie du colonialisme qu'on nous « vend » encore aujourd'hui comme « civilisateur ». En réalité sans foi ni loi autres que celles du profit, de l'exploitation sans vergogne ; humaine et des sources d'énergies et de matières premières. Mais le continent africain est aussi une poudrière où, paradoxalement, l'eau peut à tout moment allumer les mèches.
Ainsi, le projet de grand barrage de la Renaissance sur le Nil, entré en service début 2022, a exacerbé les tensions entre l’Éthiopie (où il est situé), le Soudan et l’Égypte : trois pays les plus dépendants de l’eau du fleuve. Le Soudan et l’Égypte considèrent ce barrage comme une menace pour leur approvisionnement vital en eau ; l’Éthiopie, comme essentiel à son développement.
Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres confrontations qui peuvent surgir entre des États qui partagent des bassins fluviaux. Et elles risquent fort de devenir plus fréquentes avec l'augmentation des températures mondiales. Des centaines de rivières sont partagées entre deux ou plusieurs pays. Les tensions autour de l’eau existent, certes, depuis longtemps : l’Afrique compte 66 bassins fluviaux transfrontaliers.
e risque va augmenter avec la croissance démographique et l’intensification de l’utilisation de l’eau. Si rien n'évolue de manière substantielle et si le changement climatique s’aggrave, 920 millions de personnes vivront dans des territoires à risque élevé de conflit d’ici 2050. « Et moi, et moi, et moi / Avec ma vie, mon petit chez moi... » a chanté Dutronc.
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