Tarifs énergétiques
Après une hausse de 15 % cet hiver, les tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRVE) ont de nouveau augmenté de 10 % ce 1er août 2023. Soit 160 euros de plus sur la facture d’électricité de près de 22 millions de personnes, s’ajoutant aux 260 euros supplémentaires apparus au mois de février.
Mais certains consommateurs ont à faire face à d’autres flambées plus faramineuses que cette nouvelle hausse du TRVE. Le sénateur communiste Fabien Gay a publié, sur les réseaux sociaux, la photographie de la facture d’électricité d’une retraitée, cliente du fournisseur italien Eni, d’un montant de 1 978 euros au mois de juillet alors qu’elle payait 1 093 euros en novembre 2022, sans avoir modifié sa consommation. « Les augmentations sont indécentes, insiste le parlementaire. On arrête quand ce massacre ? »
L’exemple pris par Fabien Gay est loin d’être un cas isolé. Des dizaines de clients du fournisseur en témoignent sur une page Facebook animée par le collectif de défense contre Eni. « Des milliers de personnes ont vu leur facture augmenter, en moyenne, de 3 000 à 3 500 euros, au moment du renouvellement tacite de leur contrat. » explique le collectif. Beaucoup de ces consommateurs vivent cette situation comme une arnaque.
Et, en effet, cette hausse des prix, atteignant jusqu’à 700 % dans certains cas, pourrait bien sortir du cadre légal. La loi prévoit qu’un fournisseur d’énergie changeant ses tarifs doit en informer ses clients un mois avant et de manière claire. Eni a simplement envoyé un mail, qui a fini dans les spams chez beaucoup de clients, avec une pièce jointe incompréhensible et des échéanciers ne répercutant pas la hausse réelle.
Retour à un service public de l’énergie
Après plusieurs démarches de consommateurs piégés par Eni auprès de la Commission de régulation de l’énergie et de la DGCCRF, le collectif entend maintenant mettre en place une saisine auprès du médiateur national de l’énergie et menace d’engager un recours collectif. Le fournisseur italien commence d’ailleurs à s’en inquiéter sérieusement.
Au-delà de cet exemple, en 2022, le médiateur national de l’énergie a traité près de 5 000 litiges concernant les tarifications. Cette année, leur nombre est encore en forte augmentation. Un constat qui plaide pour l’urgent retour à un service public de l’énergie. En commençant par en finir avec l’Arenh et en sortant du mécanisme du marché européen. Cela impliquera la nationalisation d’EDF, de TotalEnergies et d’Engie, pour créer un groupe dont le nom pourrait être GEDF (Groupe Énergie de France).
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