Thomas Edison* aurait dit vouloir « rendre l'électricité si bon marché que seuls les riches pourront se payer le luxe d'utiliser des bougies ». Avec l’augmentation du prix de l’électricité, le 1er août, les ménages auront encaissé - et à décaisser - une hausse de 31% en un an. Comment cela est-il possible alors que les coûts de production sont à la baisse ?
Simultanément a été décidée la suppression du « bouclier tarifaire ». Les prix montent et pour cause : le gouvernement, par la voix de B. Le Maire, a soutenu le 13 juillet la décision des ministres des finances de l’Union européenne de supprimer tous les mécanismes budgétaires permettant de lutter contre les effets de la flambée des prix de l’énergie. Pourquoi ? Pour obéir aux fulminations de la Banque centrale européenne (BCE) qui met les gouvernements en demeure de revenir « à la lettre » du traité de Maastricht.
Pour faire passer la pilule, la Commission de régulation de l’énergie (CRE), qui fixe le prix "théorique" de l’électricité, explique qu’il faudrait « normalement » augmenter les tarifs de 74% ! Manière de nous faire accroire à une ferme résolution du gouvernement de contenir les prix. Belle embrouille après avoir ouvert un marché juteux pour des opérateurs d’électricité qui se sont multipliés comme des morpions, souvent sous les jupons des grands groupes pétroliers ou financiers.
Il est temps, pour la France, de faire du combat pour la sortie de l’électricité du marché unique européen, voire de sa refonte complète, une priorité. Et l'unique façon est la réappropriation sociale, citoyenne et démocratique d’EDF, avec une gestion sur les critères de l’intérêt général, humains et écologiques. Avant que les factures d'électricité ne nous laissent plus le "luxe" d'utiliser des bougies.
* Inventeur entre autres de l'ampoule à incandescence, Edison fut aussi homme pragmatique ; fondateur de General Electric, 6ème conglomérat du monde en 2022.
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