Le centre postcure situé rue Pasteur à Troyes ferme ses portes. Manque de médecins ! Ce qui illustre l’état désastreux de la psychiatrie dans l’Aube comme l’avait déjà signalé Alain Buathier dans nos colonnes. C’est pareil partout en France ce qui n’est pas pour nous consoler. Et quand il y a dégradation du service public ; le privé apparaît et s’installe. Un groupe surgit et promet des merveilles : un hôpital de 80 lits. « Ça devrait apporter un peu d’oxygène » écrit le journal sans rire. Le privé au secours du public, c’est d’une drôlerie irrésistible. C’est comme la légende de Saint-Nicolas qui sauva trois enfants, innocentes victimes d’un horrible boucher qui continua d’en tuer mille par la suite. Et pourquoi nos gouvernants laissent-ils s’installer les boîtes à fric (idem pour la téléconsultation pilotée par les fonds de pension), c’est que, dans sa grande sagesse, il mise sur l’irrésistible progrès de l’intelligence artificielle qui met déjà les malades dans les mains articulées des robots.
On le sait bien, les mendiants dans une ville destinée au tourisme, c’est l’horreur. Notre maire à Troyes s’en inquiète. Les marginaux autour du marché ou dans les jardins de la médiathèque, c’est intolérable et c’est dangereux. Tous les jours « notre » police tente de contrôler une quinzaine de marginaux. Du coup le maire a écrit à la préfète car il faut assurer la sécurité, la tranquillité et la propreté, maintenir les chiens muselés et en laisse. Certaines rues et places sont mal fréquentées. Et je ne parle pas de la délinquance évoquée par ailleurs. Le maire a deux armes absolues qu’il dégaine ou va dégainer, les caméras, on en mettra 350 et les agents, on en recrutera 100. « Je veux voir du bleu dans les rues. » La pauvreté gagne peut-être du terrain à Troyes ? La dégradation psychologique d’une partie de la population pose-t-elle problème ? ces questions ne seront pas posées.
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