Éducation nationale
Par Camille Lainé
Depuis 2018 les lycéens jouent leur orientation à la loterie avec la plateforme de sélection Parcoursup. Les algorithmes de sélection sont toujours aussi peu clairs, chaque année on se retrouve donc avec des aberrations, par exemple des jeunes qui ont eu leur bac avec mention mais qui n’ont aucun de leurs voeux accepté pour la rentrée suivante !
Mais de manière globale, les oubliés de Parcoursup sont monnaie courante et s’en suit un été d’angoisse pour essayer de trouver une solution pour septembre. La phase d’admission principale s’est terminée le 7 juillet 2023. À l’issue de celle-ci nous sommes à 77000 candidats sans affectation.
Une phase d’affectation complémentaire a débuté mi-juin pour se terminer mi-septembre. Ce qui sous-entend que certains jeunes devront intégrer des formations déjà entamées puisque mi-septembre c’est très tard ! Sans oublier les coûts éventuels et la logistique pour une installation loin du domicile parental. Alors que nous sommes à 90,9% de réussite au bac pour la première session de l’examen réformé on se heurte à l’incohérence de la sélection.
Quid de l’orientation des bacheliers ?
Notre département ne fait d’ailleurs pas exception, le maire de Troyes a reçu en grande pompe une quinzaine de lycéens ayant obtenu la mention très bien au bac, le but était de mettre en avant « l’effort » et la réussite pour montrer que ces jeunes-là sont des exemples, certes mais quid de l’orientation ? Et quid des autres bacheliers de l’Aube, ils sont 1314 cette année, et de l’impact mortifère de Parcoursup sur leur avenir ? il est encore trop tôt pour le dire mais il faudra faire le point en septembre sur l’orientation de tous ces jeunes.
Nous sommes loin du service public de l’éducation accessible à toutes et tous, puisque même les universités publiques sont soumises à Parcoursup. Par ailleurs, plus inquiétant encore, ce processus de sélection s’amorce désormais dès la 3e où les collégiens doivent eux aussi effectuer une série de voeux pour pouvoir aller… au lycée ! Pour rappel, l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans en France, un collégien de fin de 3e est en général âgé de 15 ans… Cela en dit long sur ce que les libéraux veulent comme système éducatif et cela ne fait pas rêver !
Le PCF demande l'abrogation de Parcoursup, ainsi que de la réforme du lycée et du bac, pour garantir le retour à un bac qui soit un diplôme national, sanctionné par des épreuves nationales, donnant l’accès à la filière de son choix dans l’enseignement supérieur, sans sélection.
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