Élections européennes
Dans ces élections les communistes partent seuls. Pourquoi, et surtout, pour quoi ? L'UE est depuis sa création au service du Capital ; rien d'étonnant à ce qu'elle soit perçue comme un obstacle au progrès social.
Les services publics, en particulier, sont dans son viseur, et les directives incitent à leur privatisation, ce qui est déjà largement fait en France dans les secteurs de l'énergie et du ferroviaire. Et c'est la mise en concurrence de tous contre tous, avec les baisses de salaires qui en découlent.
L'UE est massivement rejetée
Alors pourquoi y aller seuls ? D'abord parce que c'est une élection à la proportionnelle où une union fourre-tout n'apporterait pas plus de voix mais moins de voix à la gauche, selon un sondage.
Ensuite, comme nous ne sommes ni fédéralistes ni souverainistes mais internationalistes, et donc, par exemple, pour des coopérations entre services publics nationaux ; nous ne pouvons pas nous fondre dans une liste qui serait une union seulement de façade mais qui n'apporterait pas ce que nous estimons essentiel, des batailles communes plus puissantes avec le groupe parlementaire européen, The Left, ex GUE. Enfin, nous sommes favorables au tunnel ferroviaire public Lyon -Turin ( sur l'axe Lisbonne-Budapest) qui épargnera à la vallée de la Maurienne le passage asphyxiant d'un million de camions par an ; LFI et EELV sont contre. Voilà donc des raisons parmi d'autres de nous engager dans ces élections.
Un exemple dans l'Aube : la santé
Trouver un médecin généraliste conventionné dans l'Aube relève du parcours du combattant, tant ce département est un désert médical. En revanche, si vous avez de l'argent, vous pouvez trouver un médecin déconventionné dans la banlieue de Troyes qui, comme toute entreprise, affiche ses tarifs - élevés -, tarifs annoncés révisables au 1er janvier en fonction de l'inflation. La médecine à deux vitesses n'est pas une nouveauté, mais cet exemple montre que la santé aussi est devenue un marché fructueux de l'offre et de la demande.
Le premier engagement de la Déclaration de Genève, qui concerne les médecins, « je prends l'engagement solennel de consacrer ma vie au service de l’humanité », devrait désormais préciser le revenu mensuel requis de cette humanité.
Des propositions innovantes pour les services publics
L'argent de la BCE est le nerf de la guerre, et la BCE a montré à plusieurs reprises qu'elle pouvait très facilement sortir des règles qu'elle s'est fixées pour sauver les banques et les marchés financiers avec de l'argent public.
Nous proposons donc la création d'un fonds écologique et social, destiné au fonctionnement des services publics européens et à leur extension, et financé par une création monétaire de la BCE.
Cette proposition et celle de coopération des services publics européens sont des objectifs atteignables si l'on met en avant, en plus du progrès social, l'intérêt éminemment écologique : l'UE doit baisser drastiquement ses émissions à effet de serre et cela n'est possible qu'avec des services publics décarbonés ( transport, énergie ) et de proximité ( école, santé... ). Et cela aurait un impact immédiat sur la vie des Français et des Européens.
Voilà donc des raisons de porter au Parlement européen des député.e.s communistes, pour faire progresser une refondation démocratique et sociale de l'UE, car tout est fait pour que les peuples se sentent écartés et se résignent. Ni démocratie réelle, ni progrès social jusqu'ici. La crise écologique et la crise du capitalisme, avec la récession qui s'annonce, sont les leviers qui feront prendre conscience, dans ces élections, de l'urgente nécessité des propositions communistes.
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