Sommet pour un nouveau pacte financier mondial
Paris a accueilli le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial. E. Macron n'y a fait que des déclarations d’intention, s'appropriant pour la vider de sa substance, l’aspiration des peuples, notamment du Sud, au changement pour consolider son projet néo-colonial et ultra-libéral.
Les financements des pays du Sud, où vit la majorité de l’humanité, sont dans la poigne des marchés financiers, des multinationales et de leur logique prédatrice et néo-coloniale.
L'état actuel des choses n'est plus tenable
Résultat ? Comme le souligne un rapport d'Oxfam de janvier 2023, on assiste à « l’accélération des inégalités mondiales et la forte hausse de la fortune des milliardaires ». Face aux défis posés par les inégalités internationales, par l’endettement et le sous-développement, face à l’urgence écologique, aux conflits armés - autant de fertilisants sur le terreau des extrêmes-droites -, un fait s’impose : l’état actuel des choses n’est plus tenable !
Les peuples du Sud ont besoin d’un financement massif en faveur de la protection sociale, des services publics, de l’emploi et d’une refonte écologique des productions. Les besoins en financement pour mener à bien les politiques d’adaptation et d’atténuation dans les pays pauvres sont de près de 1 300 milliards de dollars par an, selon les COP, alors qu’on arrive cahin-caha à réunir 100 milliards pourtant inscrits dans les accords climatiques depuis 2009. C’est donc bien d’un tout autre fonctionnement dont a besoin le système de financement mondial et non pas d’une réforme « sparadrap » qui préserve l’essentiel des intérêts du capital.
Assez de déclarations d'intention : des actes !
La volonté portée par les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) d’une autre organisation du système monétaire international, dont témoigne la Nouvelle banque de développement, présidée aujourd’hui par Dilma Rousseff, est un défi lancé au FMI et à la Banque mondiale. Et la déclaration que Joe Biden, Emmanuel Macron et les principaux dirigeants européens ont cosignée avec Lula et plusieurs chefs d’État africains fait partie des efforts des États-Unis, de la France et d’autres puissances impérialistes pour tenter de maintenir leur contrôle sur un monde où les rapports de force sont en train de basculer. Assez de déclarations d’intention ! Des actes concrets pour révolutionner le système financier mondial !
Au lieu de servir de supplétif à la stratégie américaine comme le fait E. Macron, c’est dans ce sens que la France devrait intervenir, en pesant pour une Europe non alignée, agissant de concert avec les pays du Sud pour imposer une alternative à l’hégémonie du dollar.
Les forces existent, en France et en Europe, pour rendre possible ce tournant historique. Une Europe émancipée de la tutelle impérialiste des États-Unis peut y contribuer de façon décisive. C’est une dimension au coeur du projet de société que le PCF promeut dans les mobilisations politiques et sociales, dans les actions de solidarité internationales, et qu’il défendra dans la campagne pour les prochaines élections européennes.
• Sortir de la logique des plans d’ajustements structurels du FMI, des « filets sociaux de sécurité » de la Banque mondiale et en finir avec l’hégémonie du capital États-unien et du dollar.
• Créer une monnaie commune mondiale de coopération, à partir des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI, dont l’ONU estime qu’ils doivent davantage bénéficier aux pays du Sud, pour financer les investissements utiles sur critères d’efficacité sociale, économique et écologique.
• Réorienter les milliers de milliards de dollars ou d’euros créés par les banques et les banques centrales du profit vers le développement et l’émancipation de toutes et tous, au Sud et au Nord, par l’éducation, l’emploi et la formation, le développement des services publics et la préservation des biens communs que sont le climat, la biodiversité, l’air et l’eau.
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