Culture
Le Théâtre Populaire de Champagne a encore montré son audace en faisant travailler son Atelier sur des textes assez difficiles tous tirés du théâtre de l’absurde où se sont autrefois illustrés Beckett ou Ionesco. En fait ce n’est pas le théâtre qui est absurde, mais la vie, ont montré avec raison ces auteurs actifs après la Seconde Guerre mondiale.
Cette année Marie-Hélène Aïn a choisi sept saynètes parmi des auteurs tels Philippe Dorin, Denise Bonal, Sol, JC. Grinberg et J.M. Ribes écrivains plus actuels, mais tout aussi heureusement déroutants. Ils ont mis en scène des personnages « sans histoire » comme vous et moi, tentant d’apprivoiser le langage pour en transporter la substantifique moelle. Les « élèves » ont un peu souffert de ces situations baroques et les meilleurs ne furent pas forcément les plus ardents à traduire le texte.
La nature sait jouer de bons tours à l’art. Les spectateurs savent aussi qu’ils ne sont pas à la Comédie française et peuvent digérer les aléas du spectacle. Ils s’en délectent même. Certains amateurs manquent de rythme, la réplique ne se présentant pas en temps voulu. Certains se donnent avec passion quand il faudrait mettre la pédale douce. La difficulté est d’utiliser son instinct quand il faut aussi maîtriser les mots qu’on a appris avec sa tête. Dur de ne pas réfléchir ! Il faut aussi vaincre le trac. Parfois, un bégaiement incontrôlable tombe juste, à l’insu du plein gré de l’acteur.
Le TPC joue son rôle d’animateur public et social, service nécessaire pour réunir les gens, réfléchir aux oeuvres, assumer son rôle d’éducateur populaire.
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