Chacune et chacun a en mémoire l’échange, lors d’une visite au CHU de Rouen en avril 2018, entre Macron et une infirmière qui demandait des crédits supplémentaires pour l’hôpital public. Le roi répondit : « Madame, il n’y a pas d’argent magique ». Depuis, sa majesté semble avoir trouvé un vieux grimoire, des formules et une baguette magiques pour faire pleuvoir les milliards.
Dernier lapin sorti du chapeau : la baisse de deux milliards d’euros des impôts pour les classes moyennes… d’ici 2027 et si les conditions budgétaires le permettent ; gros bémol. Bref, si la magie ne foire pas. Dans le même temps, É. Borne demande aux ministres de rabioter 5% d’économies dans leurs budgets. Ceci explique, implique, cela, bien sûr. En refusant d'aller le chercher là où il est, le Président n’a pas la queue du premier centime de l’argent qu'il promet. La filouterie n’aura non plus échappé à personne : se sortir le cul des ronces de la séquence désastreuse de la réforme des retraites.
Ce gouvernement creuse le déficit budgétaire chaque année. 150 milliards en 2023. Il ne faut pas avoir fait Math sup pour comprendre qu’en diminuant les recettes de l'Etat comme le fait la Macronie, le déficit augmente… Où est le loup ? La dette, au nom de laquelle on sabre la dépense publique et dont se repaissent les marchés financiers. Nos impôts leur paieront cette année 51 milliards d’euros d’intérêts. Mieux, pour payer le déficit 2023 et rembourser les emprunts passés qui arrivent à échéance, la France réemprunte 270 milliards. Un record. « Il y a deux manières de conquérir et d'asservir une nation, l'une est par les armes, l’autre est par la dette », a dit John Adams*. En refusant de s'attaquer à la racine du mal et en rechargeant a grandes pelletées les fourneaux des marchés financiers, il ne reste à Macron que l'esbroufe de l'argent du hâbleur pris dans la main gauche pour être redonné à la main droite.
* Second président des États-Unis de 1797 à 1801
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