Assemblée Nationale
La loi de programmation militaire, en débat à partir de ce lundi à l’Assemblée nationale, participe de l’inflation mondiale des dépenses militaires, particulièrement élevée sur tout le continent européen, entamée avant la guerre en Ukraine et accélérée depuis.
Résultat : 413 milliards d’euros de budget entre 2024 et 2030. Une augmentation historique : le double de la période 2017-2025. Macron parle d’un « projet de souveraineté nationale ». Nous voyons, plutôt, une sorte de sauvegarde d’intérêts propres articulée à une prétention hégémonique…
La guerre en Ukraine est passée par là, direz-vous. D’où la ligne idéologique – et politique – du chef de l’État, qui joue sur les peurs et les réactions va-t-en-guerre. Contrairement à la posture traditionnelle, qui veut que la défense, comme son nom l’indique, s’occupe de la protection de nos populations et de nos territoires, nous voilà embarqués dans le renforcement des capacités de projection extérieure de nos forces armées, au moment où l’escalade budgétaire en la matière s’observe partout en Europe, en Asie, aux États-Unis.
Le très lucratif marché de la mort se porte bien et les industries de l’armement sont à la pointe de la concentration capitaliste.
Rappelons que ces 413 milliards d’euros doivent servir en premier lieu à l’« adaptation » de la force de frappe nucléaire dont le budget, déjà énorme, atteindra des sommets inégalés (54 milliards d’euros). Autant dire une faute morale et une dérive politique, qui contreviennent aux engagements internationaux de la France, notamment au titre du traité de non-prolifération.
Le martial Lecornu, ministre des Armées, dans un long entretien accordé au Parisien début avril jonglait avec les milliards des contribuables français. Il veut son budget de 413 milliards pour 2024/2030 ; il veut son porte-avions à 10 milliards (et opérationnel en 2038) ; il veut 3 milliards de plus tout de suite, « sans attendre », etc…
Lecornu et les siens chipotent au centime près la moindre dépense publique, mais dès qu’on parle canons, alors les milliards valsent et les débats trépassent. Pendant ce temps-là, le très lucratif marché de la mort se porte bien et les industries de l’armement sont à la pointe de la concentration capitaliste.
Question : entendez-vous encore parler de paix, ou de prévention politique et diplomatique des conflits ?
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