Il a compris la leçon : passer à « autre chose », « tourner la page » des retraites… Le ministre Gabriel Attal n’est actuellement qu'interviews. Jumeaux, clones, hologrammes ? Il est partout, virevoltant dans la course aux oeufs de Matignon où un nouveau bornage serait en train d'être retracé.
Attal attaque, martelant qu’il va lancer l'offensive contre la fraude des « super-riches ». Tiens donc ! Il y a des « super-riches » en France, les communistes avaient donc raison ? On a tremblé dans les beaux quartiers… jusqu’à ce que les cabinets d'affaires rassurent. Les sanctions du ministre existent déjà dans les lois : délit d’aide à la fraude fiscale, privation des droits civiques… Ce qui est fait n'est donc plus à faire. Mais les mesures promises sont loin de faire la rue Michel avec les énormes cadeaux fiscaux : suppression de l’ISF, baisse de l’impôt sur les sociétés, baisse de la taxation des revenus financiers, suppression de l’impôt qui remplace la taxe professionnelle.
Et voilà qu’on assure d’embaucher 1 500 contrôleurs. On en a supprimé 3 000. Loin du compte. Aucune disposition pour lutter contre l’évasion fiscale. La liste des paradis fiscaux, y compris en Europe, reste cadenassée pour protéger les conventions fiscales avantageuses avec les pétromonarchies du Golfe, le taux minimal d’imposition des profits des multinationales reste à 15% au lieu d’au moins 25% nécessaires. On n’a pas entendu, non plus, le ministre de Bercy parler des 55 000 sociétés, dont 1 700 françaises basées dans les paradis fiscaux, cachant 6 500 milliards d’euros d’actifs. Personne ne lui a posé la question… question de tact. Pour dire du vent, Attal ne manque donc pas de souffle. Mais ce n'est pas un moulin à vent qui tournera une page qui ne veut pas être tournée.
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