Depuis des semaines, le prix du blé diminue comme celui du pétrole et de l’électricité. Les prix des produits alimentaires mondiaux ont baissé en mars pour le douzième mois consécutif de 20,5% sur une année ; les cours internationaux du blé de 7,1% en mars. Le blé vendu en France 410 euros la tonne en mars 2022 ne valait plus, début avril, que 147 euros la tonne. D’autres exemples confirment la diminution des prix des matières premières. Celui du baril de pétrole a sérieusement diminué, mais le carburant à la pompe est toujours aussi cher. Et le gas-oil bloqué à 1,99 euros chez Total est une arnaque grâce à laquelle le groupe pétrolier amasse de l’or. Pourquoi alors le consommateur subit-il une telle flambée des prix ?
Les profits des industries agro-alimentaires ont doublé entre la fin de l’année 2021 et la fin de l’année 2022. La hausse des prix est donc bien le résultat de la recherche de profits toujours plus élevés dans ce secteur, comme ailleurs, en toute complicité avec le pouvoir. Mieux, au Salon de l’agriculture, Macron a promis un plan d’aide de 500 millions d’euros à l’industrie alimentaire. L’argent public servira de nouveau à conforter les profits et à renforcer la concentration industrielle, alors que les petites et moyennes exploitations ou les entreprises sous-traitantes sont asphyxiées, mises en liquidation et absorbées à vil prix par les mastodontes de l’agro-alimentaire. La guerre contre le peuple ukrainien a donc bon dos.
Dans un premier temps, les spéculateurs ont fait flamber les prix des matières premières engrangeant ainsi d’énormes profits, poursuivant ce qu’ils avaient commencé à faire lors de la pandémie de Covid. Depuis, malgré la baisse de ces mêmes prix, les grandes firmes, qui ont considérablement augmenté les prix à la consommation, accumulent de nouveaux profits record. Le blé et l'argent du blé…
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