Il aura fallu trois jours et une indignation générale pour que le gouvernement réagisse au défilé fasciste du samedi 6 mai à Paris, regroupant 550 militants d’extrême droite, parfois encagoulés, brandissant leurs croix celtiques et montrant leurs muscles.
Cette manifestation, à quelques heures de la commémoration du 8 mai 1945 ( victoire contre le nazisme), était bien autorisée par la préfecture, qui a simplement publié un décret autorisant l’usage de drones pour surveiller cette démonstration de force fasciste. La préfecture se défend en expliquant ne pas avoir été fondée à interdire la manifestation « qui n’avait occasionné, les années précédentes, aucun trouble à l’ordre public ». Le « maintien de l’ordre » était, lui, assuré par les groupuscules fascistes eux-mêmes, qui n’ont pas manqué d’entraver le travail des journalistes, tandis que quelques policiers restaient à distance.
Grande démocrate, Élisabeth Borne a jugé, mardi, que, même pour des néonazis, « c’est aussi notre démocratie (que) de garantir le droit à manifester ». De quoi s’étouffer, au vu de la multiplication des interdictions des « casserolades » depuis le 17 avril… Poussé dans ses retranchements, Gérald Darmanin a, lui, rejeté la faute sur le tribunal administratif pour justifier l’auto risation du défilé, dans lequel paradaient deux proches de M. Le Pen et finalement appelé les préfets à interdire les futures manifestations de « l’ultradroite ».
© 2024 - La Dépêche de l’Aube
Création : Agence MNKY