On ne nous reprochera pas, j'ose croire, de n'avoir pas sonné le tocsin. Les lois antiterroristes avaient en incubation des germes de coercition pour camisoler les libertés civiles et les droits civiques. Dans la même veine, on prépare des JO hyper-fliqués avec un nouveau système de vidéo-surveillance, dite « automatisée » ou « algorithmique », où les images sont "analysées" par des machines. Sur quels critères ? Ceux avec lesquels elles auront été programmées par les « autorités », gros bêtas ! Une « expérimentation » dont on préconise déjà la pérennisation par la loi, tant se font pressantes les droites à l'unisson d'accroître les pouvoirs de surveillance, et dont la « loi de sécurité globale » de 2021 – l'anti-casseroles ! - n'a été qu'un prélude.
Le peuple bout. Au fil des pérégrinations élyséenne et gouvernementales, il sonnaille et tambourine. Il est passé par ici, cling ! clang ! Il repassera par là, cling ! clang ! Les casserolades ne sont pas un « signe de respect démocratique », a dit Macron. L'opposition parlementaire à sa réforme des retraites en sait long sur le respect démocratique dudit. Deux voix, deux parlures !
Le Premier Mai a été une formidable symphonie de cuivres. Et ce ne sera pas une Symphonie inachevée* : « si on perd par la porte, on gagne par la fenêtre », a dit dans L'Huma la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.
Le pouvoir a misé sur la lassitude et la résignation. Il a perdu. Les mensonges et les coquecigrues, les chausse-trappes politiciennes du président et d'un gouvernement d'automates, ont décrédibilisé un pouvoir, mal installé, qui ne peut que gouverner hors du « respect démocratique ». Alors, jusqu'au retrait : cling ! clang !
* Ainsi appelle-t-on la 8ème symphonie de Schubert que la mort a empêché de terminer.
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