E. Borne a changé son fusil d'épaule : « Je vous confirme que c'est un objectif de trouver des majorités texte par texte » a-t-elle déclaré le 26/04. Un objectif, pas une méthode ni un engagement comme elle l'avait dit le 26 mars. Ce gouvernement qui a utilisé le 49.3 pour faire passer un recul de civilisation, tente désespérément de cacher cette vilenie par des « objectifs » qui ont surtout la particularité de n'être assortis d'aucune contrainte : objectif de l'égalité salariale F/H, objectif du maintien dans l'emploi des seniors. Avec quels moyens ? Des publications d'indice venant de l'entreprise elle-même et non suivies d'éventuelles sanctions. Mais même la publication d'indice senior a été retoquée par le néolibéral Conseil Constitutionnel.
Ajouter deux ans de vie au travail, et les plus pénibles, au simple prétexte qu'il manquerait 30 Mds dans quelques années pour financer les retraites, quand on distribue aux entreprises 160 Mds d'argent public, sans contrepartie, c'est avouer, en cynique serviteur du capitalisme, que l'argent public a vocation à retourner massivement aux entreprises, et le travailleur à être exploité toujours plus. Gagner moins pour vivre moins serait un bon slogan pour cette réforme.
Pourtant, trouver 30 Mds, c'est possible* : une entreprise n'applique pas la loi d'égalité salariale ? Sur-cotisation patronale. Une entreprise délocalise, taille dans l'emploi ou les salaires pour dégager des dividendes ? Sur-cotisation patronale. Sans parler de la récupération des 80 à 100 Mds de fraude fiscale. L'argent public distribué aux entreprises - nos impôts, en amont ou en aval - doit être subordonné à des critères sociaux et environnementaux avec obligation de résultat. La retraite à 60 ans, c'est objectivement possible !
* programme PCF 2022
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