Attendre une autre décision du Conseil constitutionnel, c'était attendre la mansuétude du loup pour la brebis. Présidés par Fabius, nommé par Hollande et, outre Corinne Luquiens par Bartolone, les sept autres « sages » ont été intronisés par Larcher, Ferrand et Macron. Juppé est de l’aréopage, éclos de la couvée Ferrand, macroniste compulsif. Eh oui, le Juppé contraint en 1995, face à l'ampleur du mouvement social, de retirer son projet de réforme des retraites des régimes « spéciaux ». Leur « sagesse » est tarifée : 13 700 € bruts mensuels (15 000 € pour le président) - cumulables ! - pour, l'exécration sociale chevillée au corps, régurgiter des subtilités casuistiques qui ne sont que poudre de perlimpinpin.
Officiellement, le Conseil constitutionnel, qui veut faire croire à l’existence d’une « soupape de sécurité » permettant de faire appel des lois votées, devrait se prononcer d’un point de vue juridique sur la conformité avec la Constitution. En réalité, il juge politiquement, en corrélation avec les autres sièges du pouvoir, à commencer par la présidence de la République.
Selon un sondage publié par L’Humanité, 83% des personnes interrogées considèrent que « la lutte des classes est toujours une réalité ». Comment pourrait-il en être autrement ? Il y a, d’un côté, les millions de travailleurs et de jeunes mobilisés depuis plus de trois mois et une opinion publique négative. Face à eux, le tandem Macron-Borne et le Medef qui « salue l'engagement du gouvernement ».
Perdre une bataille, n'est pas perdre la guerre. Ce qui reste à l’ordre du jour, c’est d'y aller tous ensemble, une fois pour toutes, pour en finir avec cette réforme. Le monde du travail ne peut et ne doit compter que sur ses propres forces. Ce qui reste à l'ordre du jour, c'est la phrase de Croizat : « Ne […] parlez pas d'acquis sociaux mais de conquis sociaux, car le patronat ne désarme jamais ».
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