Aube - Du cotés de nos élu.e.s
À Troyes comme à St-André-Les-Vergers ou Romilly-sur-Seine, le vote du budget a été l’occasion pour les élu.es communistes et leurs partenaires de mettre une fois de plus en cause les choix politiques des municipalités de droite de ces villes.
Loin de prendre les mesures qui pourraient répondre aux préoccupations environnementales et sociales de la population, les Maires LR ont au contraire, une nouvelle fois favorisé un choix idéologique et électoraliste qui satisfait leur électorat le plus conservateur. La similitude des orientations budgétaire de ces villes est démonstrative :
À Troyes, F. Baroin va augmenter le taux d’imposition de 9%, si l’on ajoute l’augmentation de 7.1% des bases fiscales décidée par l’Etat cela fait au cumul plus de 16%. Plus de 5 millions de recette fiscales nouvelles et rien de significatif dans ce budget 2023 pour la transition écologique. Un impératif pourtant ! Si l’on veut répondre au défi du réchauffement climatique, chaque collectivité doit y prendre sa part, ce n’est pas le cas pour Troyes. Idem concernant la politique sociale. F. Baroin continue de gérer sa ville comme s’il était Maire de Neuilly. Faut-il lui dire que Troyes compte 25 000 personnes vivant sous le seuil de pauvreté et deux quartiers parmi les dix plus pauvres de France. Parallèlement à ça, comme l’a rappelé Anna Zajac, le budget de 5 millions € consacré à la sécurité en devient choquant : « on parle maintenant des Cow-boys à Baroin » 51 policiers armés, les équipements, les formations pour le maniement du bâton télescopique et de la bombe de gaz incapacitant, 400 caméras, la vidéo protection, la création d’un hôtel des sécurités, sans oublier les voitures, les scooters, les vélos. Bref un véritable décalage avec ce qu’est en droit d’attendre la population troyenne.
À St-André-Les-Vergers, si la municipalité n’a quant à elle pas augmenté les impôts, elle poursuit néanmoins une gestion qui ignore la réalité sociale de la population et qui reste sourde aux grands enjeux de notre époque. La tête dans le guidon la Maire, comme son prédécesseur, reste obsédée par « la maîtrise des dépenses ». Une « maîtrise à géométrie variable » lui a rétorqué son opposant communiste JP Cornevin lors du vote du budget. La municipalité de droite rechigne toujours, malgré les demandes répétées de son opposition, à mettre en place le bus en accès libre pour les jeunes Dryats. « C’est une question de 20 000 € et nous envoyons par la même un signe fort aux autres communes de l’agglomération ainsi qu'à TCM sur ce qu’il convient de faire aujourd’hui localement, en matière de mobilité et de lutte contre le réchauffement climatique », ont déclaré de concert F. Ballanfat et P. Rogé qui siègent également dans l’opposition dryate. Choix idéologique de droite là encore parce que parallèlement la municipalité annonce qu’elle met 200 000 € pour étoffer son système de Vidéo surveillance avec de nouvelles caméras dans le quartier Maugout. Les habitants de ce quartier qui viennent de voir tripler leurs factures d’eau chaude et de chauffage vont apprécier modérément les priorités de leur Maire.
À Romilly -sur-Seine
Dans cette ville, les élu-es du groupe communiste et partenaires sont confronté.es au même triptyque : non prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux, politique électoraliste et sécuritaire. À cela s’ajoute le mépris du Maire LR, E. Vuillemin pour son opposition… de gauche s’entend, puisque celle d’extrême droite ne s’oppose en rien à sa politique réactionnaire. Le dernier épisode en date a été d’une violence inouïe, avec des propos proprement honteux de la part d’un Maire que se doit avant tout d’être le garant de l’expression publique.
Lors du conseil municipal convoqué spécialement suite à l’émotion suscitée par le risque de fermeture de la maternité de Romilly, le Maire a quasiment « pété les plombs » lorsque devant l’intersyndicale il lui a été rappelé par son opposition de gauche que la situation critique que traverse aujourd’hui l’hôpital public partout en France était en grande partie liée aux mauvais choix politiques de son propre parti (LR) au moment de la présidence de Sarkozy. Incapable de répondre sur le fond à cette interpellation politique E. Vuillemin s’en est pris au leader de l’opposition, Fethi Cheikh.
Abasourdi par les attaques personnelles, méprisantes au plus haut point prononcées par un Maire en délire, l’élu communiste et ses camarades, ont préféré quitter la séance et mettre un terme à cette scène surréaliste devant des syndicalistes qui n’en croyaient pas leurs oreilles. Une attitude pour le moins inquiétante et un manque de sérénité évidente pour un Maire qui semble n’avoir comme seule boussole, que ses certitudes idéologiques.
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