« La Commune fut dans son essence[...] la première grande bataille rangée du Travail contre le Capital. Et c'est même parce qu'elle fut cela avant tout […] qu'elle fut vaincue et que, vaincue, elle fut égorgée » écrit Jaurès, soulignant l'acharnement à vouloir exterminer les Communards, parce qu'ils voulaient, entre autres, fixer des règles au travail et donc au profit, et viser l'émancipation et la justice sociale.
La répression exercée par les forces de l'ordre dans les manifestations contre la réforme des retraites vient d'être condamnée par la commissaire aux Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe pour « usage excessif de la force ». Mais pourquoi cette violence dans la répression ? Si E. Macron jugeait la réforme des retraites comme « la mère des réformes », c'est parce qu'elle devait mécaniquement ouvrir au capital privé un système sur lequel le gouvernement n'a pas encore la main, puisque les retraites sont financées non par l'impôt mais par la cotisation. En fixant la retraite à 64 ans, dans un contexte où celui ou celle qui travaille est sans cesse soumis.e à l'augmentation de sa productivité, à la précarité de son emploi - car même en CDI le licenciement est facilité -, on aboutira au désespoir, au chômage, à une espérance de vie diminuée ou, pour ceux qui en auront les moyens, à la complémentaire privée dès le début de la carrière professionnelle. Une manne pour le Capital, qui pourra aussi faire baisser les salaires grâce à l'énorme « armée de réserve ».
La répression ultra-violente de Sainte-Soline a les mêmes raisons : le modèle industriel principalement exportateur de quelques grosses exploitations agricoles voit financer par l'argent public la création de méga-bassines, contre toute raison écologique et climatique. C'est le premier acte de la scandaleuse privatisation du droit à l'eau, si prometteuse avec la sécheresse annoncée. Le Capital est impitoyable, E. Macron monte la garde.
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