« Une honte pour notre pays », a écrit Éric Ciotti. Dans un communiqué à en-tête des Républicains, les mal nommés s'indignent du report de la visite d'un représentant des quelques monarchies encore existantes ; Sa Très Gracieuse Majesté Charles III, roi du Royaume-Uni et des autres royaumes du Commonwealth. Charles III, dit le Patient, tant la Reine Mère semblait avoir découvert l'élixir de longue vie et en faire un diligent usage, au grand dam du fiston.
Ciotti fustige la « chienlit », la « démagogie insurrectionnelle » et le « chaos » répandus par des « factieux ». Bref, c'est « l'anarchie ». Hormis la logorrhée soixante-huitarde du Général, rien sous le képi. Ils est vrai que les "factieux" du Mobilier et des Tapisseries nationales avaient dit qu'ils ne bougeraient pas le petit doigt pour l'agencement du dîner d’État prévu à Versailles, puis, par la force des choses de grèves, relocalisé à l’Élysée. À la guerre comme à la guerre sociale, ce serait à la fortune du pot ! Las, il fallut, piques et fourches de la « foule » ne baissant pas la garde, différer la visite du monarque.
Simultanément, Ciotti se faisait tailler un short par la Commissaire aux Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatović, qui estime que « les conditions dans lesquelles les libertés d’expression et de réunion trouvent à s’exercer en France dans le cadre de la mobilisation sociale contre la réforme des retraites sont préoccupantes », et dénonce : « l'usage excessif de la force par les agents de l’État [pour - ndlr] priver les manifestants pacifiques de la jouissance du droit à la liberté de réunion ».
Un son de cloche identique était carillonné deux jours avant par la Défenseure des Droits à l'intention du Méprisant de la République qui ne veut, lui, qu'entendre sonner le glas de la contestation. Wait and see, disent les anglais. Attendons et voyons. Il en avait pris l'habitude, le roi Charles attend…
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