MACRON LE MÉPRISANT

MACRON LE MÉPRISANT

24 mars 2023
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Réforme des retraites

Emmanuel Macron, élu par défaut et flanqué d’un gouvernement en faillite et en sursis, aurait pu faire profil bas. C’est du moins ce que l’on était en droit d’attendre d’un président de la République conscient de la crise profonde qui traverse la France.

Une crise qu’il a lui-même provoquée et qu’il assume, droit dans ses bottes, comme si des millions de jeunes et de salariés n’étaient pas dans les rues depuis des mois, comme si une majorité de l’opinion publique ne lui intimait pas l’ordre de revenir sur une réforme inutile, illégitime, et injustifiable. Il a allumé la mèche, soufflé sur les braises et croit pouvoir condamner le feu qui embrase le pays.

Les jacqueries ne sont jamais le fruit de « factieux » ni de « factions », pour reprendre l’ignoble expression du locataire de l’Élysée. Les dirigeants de l’intersyndicale, à qui il a opposé un bras d’honneur, n’ont cessé de le mettre en garde. Qui sème le mépris et la misère récolte la colère.

Le locataire de l’Élysée définitivement hors-sol

Retenons deux choses de la prestation télévisée du chef de l’État dont les grévistes disaient qu’ils n’en attendaient rien, sauf le retrait de sa réforme honnie. Tout d’abord, le déni de réalité. « Si les Français étaient vraiment en colère, je n’aurais pas été réélu », a-t-il péroré. Balayer d’un revers de la main des millions de votes pour faire barrage à l’extrême droite et nier la puissance du rejet qu’il provoque démontrent à quel point le locataire de l’Élysée est définitivement hors-sol. Eu égard à la fonction qu’il occupe, cette déconnexion est d’une extrême gravité. Tout aussi inquiétant : la violence de ses propos à l’endroit des plus pauvres et des plus précaires, coupables, à ses yeux, des défaillances systémiques de l’économie et du monde du travail.

Le président n’est plus habilité à parler de la légitimité du peuple. La meilleure démonstration reste encore cette neuvième journée de mobilisation, à l’appel d’une intersyndicale unie, soudée comme jamais, qui encore une fois a rassemblé des millions de travailleuses et travailleurs dans les grandes villes et les petites localités de la France entière.

La répression aveugle et disproportionnée qui s’abat sur les opposants à la réforme n’y change rien. Au contraire. Elle attise une juste révolte et conforte la détermination d’une majorité agissante face à un pouvoir inique.

Photo manif cmjn
Le 23 mars, partout en France, la mobilisation a continué à s’amplifier pour atteindre des records, comme à Lyon, Bordeaux, Toulouse ou Paris. Dans l’Aube, ce sont 5000 manifestant.es qui ont battu les pavés à Troyes (nos photos), Romilly et Bar/Aube, pour obtenir le retrait de la réforme des retraites.
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