« Ne nous voilons pas la face », écrit le 9 mars un éditorialiste du Figaro, le véritable objectif de la retraite à 64 ans est de « rassurer les marchés, plus précisément les créanciers de la France ». Avec une dette publique de 3 000 milliards d'euros, dont plus de la moitié détenue à l'étranger, il faut « impérativement maîtriser ses comptes ».
Nous sommes au coeur du problème qui est, depuis le début, le grand secret de Macronchinelle que les pelletées d'arguments de carton-pâte n'ont pas réussi à contenir, le temps de faire la réforme, dans les culs-de-basse-fosse de la finance.
Le moulin à mensonges face à un vent d'incrédulité, est venu le temps de la « combinazione » politique. Les Républicains, portefaix du gouvernement au Sénat, utilités à l'Assemblée, ou bonnes à tout faire - et même pire - là où ils sont encore élus, se sentent requinqués. C'est l'union sacrée des droites dans la lutte des classes, dont on a voulu nous faire croire que la date de péremption était dépassée depuis belle lurette.
Les deux sénatrices de l'Aube, chacune membre d'un groupuscule de la droite asymptomatique, ont voté le report à 64 ans de l'article 7. François Baroin soutient la réforme. Dans la même veine, on apprenait samedi à la manifestation de Romilly que le directeur du centre Leclerc de la Belle-Idée, avait eu la belle idée de retenir une demi-heure sur la paye des personnels arrivés en retard suite au barrage filtrant mis en place.
Ne nous voilons pas la face : au-delà de cette réforme, tout un système est remis en question. Ce qui, évidemment, ne rassure pas « les marchés », mais on s'en tape. Et poussons plus fort.
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