BAROIN SUR SON NUAGE LIBÉRAL

BAROIN SUR SON NUAGE LIBÉRAL

17 mars 2023
Catégorie(s) :

Retraites

François Baroin sait ce qu'il aurait fait pour vendre la réforme des retraites aux Français*. Il suffisait de leur en expliquer la raison fondamentale : « la réforme est faite pour préserver les liens de confiance entre les investisseurs qui achètent nos bons du Trésor et éviter que les taux d'intérêt de la dette française n'explosent ». C'est tout.

Avec ce simple argument, les Français auraient donc accepté volontiers de travailler plus pour gagner moins, en particulier les femmes, pour satisfaire les investisseurs, c'est-à-dire les marchés financiers qui ne cherchent que le profit maximal avec une garantie maximale, celle de l'État. C'est dire à quel point l'idéologie libérale est sclérosante : il pense vraiment que les éboueurs et les égoutiers, qui ont une espérance de vie diminuée de 15 ans, l'auraient accepté. De même les femmes qui ont des carrières hachées en raison de temps partiels souvent imposés, de maternités, ou d'aide à leur famille, et qui terminent avec une pension sous le seuil de pauvreté.

F. Baroin n'a de fait, dans cette interview, aucun mot pour celles et ceux qui travaillent, ni pour les conséquences de la réforme : souffrance accrue au travail, santé fragilisée au moment de la retraite, montant diminué à cause du chômage des seniors, il n'est pas au courant. Mais ne pas prendre en compte l'importance de la retraite dans la vie, comme moyen d'épanouissement personnel, ou simplement comme libération, revient à penser purement et simplement que la vie des hommes - enfin, pas celle des riches - se limite à leur capacité de travail et à leur exploitation .

Cette insensibilité toute libérale, F. Baroin en a déjà fait preuve avec le refus réitéré chaque année de prendre en compte le quotient familial pour le tarif de la cantine dans sa commune. Il sait pourtant que le quartier Jules-Guesde est le plus pauvre du Grand-Est. Il sait aussi, grâce à L'INSEE, que 28% de la population troyenne vit sous le seuil de pauvreté, avec, pour les moins de 30 ans, souvent concernés par les enfants, un taux de 38%. Mais, en septembre 2022, F. Baroin est très fier de ne pas augmenter le tarif de 4€ par repas, « pour préserver l'usager troyen et protéger prioritairement les familles » ; enfin, pas toutes, seulement celles qui peuvent payer. L'idéologie libérale a ceci de terrible : elle rend sourds et aveugles ceux qui la servent.

* Libération-Champagne du 11 mars 2023

 

 

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