Traditionnelle, la bataille des chiffres après une journée de manifestations. L'« Officiel », ergoteur, brandit les calculs singuliers de ses renseignements généraux* et envoie au charbon ses commentateurs autorisés qui s'autorisent donc à ratiociner. La seconde journée de mobilisation contre la réforme des retraites n'a pas dérogé et, bon gré mal gré, il leur a fallu mettre une floppée de dièses et concéder, après avoir tourné autour du pot, qu'il s'était encore rempli. « Le choc des images… » eut longtemps pour slogan Paris Match. Il n'y avait, en effet, qu'à regarder ; à Paris, dans les grandes métropoles et ailleurs, partout ailleurs. L'Aube n'a pas à rougir d'avoir bien rougi et rugi en réponse à l'appel unitaire syndical et à celui, entre autres, de notre fédération du PCF.
Un récent sondage donne 63% des Français qui estiment que Macron ne fait pas « un bon président » et 64% qu'il porterait toute la responsabilité d'un blocage du pays. Élisabeth Borne est jugée à 66% comme une mauvaise première ministre. Mieux que Castex ! À trop avoir voulu, avec cette réforme scélérate, faire avaler des couleuvres, le président a sorti de sa longue léthargie le puissant boa populaire qui ne fait que commencer à serrer ses anneaux.
Ancien premier ministre de Chirac, Raffarin vient récemment de radoter : ce n'est pas la rue qui gouverne. Qu'il demande à Juppé ! Les deux déferlantes que vient d'essuyer la digue du gouvernement doivent être suivies de puissantes autres. Depuis 1789, c'est toujours la rue et le peuple, debout et uni pour faire prévaloir sa volonté, qui a écrit le récit du progrès social. Le nôtre a pour titre : retrait.
* L'appellation est restée en usage malgré le regroupement de diverses officines (dont les RG) en DGSI, Direction générale de la sécurité intérieure.
© 2024 - La Dépêche de l’Aube
Création : Agence MNKY