Réforme des retraites
Pour l’acte 2 de la mobilisation contre la réforme des retraites ce sont 2,8 millions de Français.es qui sont descendus dans la rue ce 31 janvier. Dans l’Aube, la mobilisation a encore augmenté, et ce sont plus de 7000 manifestant.es qui ont parcouru les rues de Troyes, Romilly et Bar sur Aube. L’intersyndicale a déjà appelé à deux journées de grèves et manifestations les 7 et 11 février pour exiger le retrait du projet de l’exécutif.
Pour cette seconde journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la vague est plus forte encore que lors du 19 janvier. Partout dans le pays, dans les grandes villes et les sous-préfectures, dans le public et le privé, le rejet des mesures d’âges (64 ans et durée de cotisations) est massif dans les mobilisations et les sondages. À l’Assemblée, l’Exécutif, acculé, multiplie les manoeuvres, en creusant dangereusement la crise démocratique (voir l'article ci-dessous).
Plus le gouvernement explique l’indéfendable, plus il s’accroche à des éléments de langage soufflés par les marchés financiers et le patronat, plus le pays rejette cette contre-réforme, plus il est question de la vie au travail, d’un choix de société, de ce que devrait être une juste répartition des richesses produites.
Les syndicats martèlent qu’il n’y a aucune « urgence financière » à réformer le système de retraite. Ce qui a été confirmé le 19 janvier par le président du Conseil d’Orientation des Retraites, Pierre - Louis Bras lors de son audition par la commission des Finances de l’Assemblée. « Les dépenses de retraite sont globalement stabilisées et même à très long terme, elles diminuent dans trois hypothèses sur quatre. (…) Donc, les dépenses de retraite ne dérapent pas, elles sont relativement maîtrisées », a-t-il expliqué.
Plus que jamais le PCF appelle à amplifier les mobilisations des 7 et 11 février prochains pour le retrait de la réforme. Si le pouvoir n’agit pas en ce sens, nous continuerons d’agir pour imposer au président de la République l’organisation d’un référendum.
Il vient de se passer quelque chose de très grave à l'Assemblée Nationale. La gauche, à l'initiative de Fabien Roussel, a déposé une motion référendaire. Le lendemain, le RN a déposé la sienne. En accord avec le règlement de l'Assemblée Nationale, c'est la motion déposée en premier qui doit être proposée aux députés. Cette motion, qui pouvait mener jusqu'à un référendum sur la réforme des retraites, avait toutes ses chances d'être adoptée puisque des élus de tout bord, NUPES, Centre, LREM, LR et même RN, avaient prévu de voter. La présidence de l'Assemblée a décidé de changer les règles en soumettant les 2 motions référendaires au tirage au sort (???). La motion du RN est sortie, et évidemment cette motion n'a aucune chance d'être votée et donc adoptée. Voilà comment le gouvernement vient de modifier les règles pour empêcher que la demande d'un référendum soit votée au parlement.
André Chassaigne député communiste s’est exprimé à ce sujet : « En violation de notre règlement, la présidence de l’Assemblée vient d’imposer sans fondement un tirage au sort pour permettre au RN de défendre sa motion référendaire sur les retraites, motion pourtant déposée après la nôtre. Cette collusion entre la présidence de l’Assemblée. et le RN traduit la peur de la majorité de voir notre motion référendaire adoptée. »
En agissant ainsi, le gouvernement montre que pour préserver les intérêts du capital avec sa réforme, il est prêt à prendre le risque de permettre au RN d’apparaître comme un recours. Jamais le RN, dont toute l’histoire témoigne de son rejet de la République, ne sera un allié de la démocratie, des travailleurs et travailleuses, de leurs représentants syndicaux, des retraités, des femmes et de la jeunesse.
Bien au contraire, son projet de « préférence nationale» ne débouchera sur aucun progrès social et servira les puissants en divisant le peuple par une violente politique xénophobe et raciste. Son rejet de la réforme des retraites est un rejet de circonstances pour capter la colère populaire alors qu’il s’oppose aux organisations syndicales et ne porte aucun projet alternatif crédible. Le RN est une impasse pour le pays.
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