Au menu du dernier Conseil Municipal de Romilly-sur-Seine, une daube. Le DOB, voulais-je dire, acronyme de Débat d'Orientation Budgétaire. Quoi que, toqué de cuisine politicienne, le maire recuit chaque année une marinade où ont mijoté les mêmes ingrédients. Mais avec toujours le "petit moins" annuel soustrait aux portions congrues déjà servies depuis des années aux associations, au CCAS…
Éric Vuillemin dégraisse aussi, pour reprendre un allègre terme, le personnel communal. Ce qui décrédibilise un tantinet ses philippiques récurrentes contre les chômeurs sachant chômer qui ne devraient pas chômer, autant qu'il sache.
Aussi fine bouche que fine mouche, notre groupe de gauche ne s'en est pas laissé conter par l'aspect peu ragoûtant du rata budgétaire mis sur table. Avec un total des dotations et des participations en hausse, cette année, une fois de plus, des décisions en faveur des Romillons seraient tout à fait réalisables. Mais il n'est de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. 42% de la population en « fragilité sociale », presque un tiers sous le seuil de pauvreté… et un projet de budget qui n'en tient aucun compte, dogmatique et déshumanisé !
Un sou est un sou, aime, paraît-il, à dire le Maire. Parlons donc sous, de l’argent public dévolu sous formes directe et indirecte au privé. À Romilly, son "tout pour l'économie" a été épongé par des économies sur tout ; autant d'argent dont le public a été privé. Telle est, sous-jacente, l'horlogerie idéologique d'un budget 2023 « conservateur » et « décalé », comme l'a d'emblée déclaré notre camarade Fethi Cheikh.
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