Après la galette des rois, c'est Davos. Le Forum économique mondial sous la houlette d'une « fondation à but non lucratif », « qui ne défend aucun intérêt politique » a pour objectif « d'améliorer l'état du monde ». L'aréopage de sa plus haute instance, le Conseil de fondation, compte 22 membres parmi lesquels le bagagiste Carlos Ghosn, David Solomon le président de Goldman Sachs, banque d'affaires qui, pour sauver ses billes, a tripatouillé les comptes de l’État Grec, ou encore la reine de Jordanie.
Articles statutaires philanthropiques et gardiens du temple sourcilleux de n'y point déroger, Davos est pourtant plus réputé comme un haut-lieu du lobbying, de l'oligarchie mondiale et de fêtes somptueuses et somptuaires.
Et patatras ! Cette année, le Président - socialiste - de la Suisse, pays hôte, plombe l'ambiance : « Des questions existentielles se posent avec le climat, l'exploitation de la nature […] une très grande pauvreté… ». Les inégalités « qui n'ont cessé de croître », favorisent, juge-t-il, l'émergence des populismes et « sapent la cohésion sociale en cherchant des boucs émissaires ».
Constat alarmant : il y a vingt ans « environ 50% de la population mondiale vivait dans un système démocratique, cette proportion est tombée à 20% ». Mais on parle surtout cette année dans les Grisons de relocalisations. Bien. En fait, d'aides pour relocaliser. Les États et les collectivités, jamais pingres avec les entreprises qui ont pris la poudre d'escampette, sont priées de se décarcasser pour payer le billet de retour.
L'enfer, dit-on, est pavé de bonnes intentions. Et aussi que le diable se cache dans les détails. À Davos, entre deux coupettes, les détails priment sur les bonnes intentions. C'est pourquoi, l'an prochain, ils se reverront pour « améliorer l'état du monde ».
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