Ils sont fortiches ! Et je me dis que les bateleurs de foire, comparés à eux, c'est du pipi de sansonnet. S'entendre dire avec l'aplomb du revendeur d'une guimbarde de cinquième main que la réforme des retraites est le progrès social du siècle, que la « gauche » n'a rien compris, caricaturale et obtuse ; la prouesse ( l'embrouille ? ) est de taille. Digne réassort du schmilblick médiatique, sous Valls, pour la loi El Khomri, mal nommée « loi du Travail ». Pour le coup, tordu, la macronique a même fait donner sa Grosse Bertha. Cohn-Bendit dans Le Point du 14 janvier : la mobilisation contre la réforme est « has been, rétrograde ». Il montre le chemin, l'ex-soixante-huitard : 78 ans et toujours pas à la retraite. Bon pied, mauvais oeil. C'est moche de mal vieillir.
Il l'a dit depuis longtemps, Macron : le Français, très majoritairement, est une crème d'andouille, têtu comme une bourrique et agrippé à ses conquis sociaux désuets et coûteux, comme le dit d'ailleurs depuis toujours le patronat. Oserais-je prétendre, au risque d'abonder dans le sens du jugement péjoratif présidentiel, que je ne vois aucun bienfait dans la réforme autre que celui, pour les profiteurs du système, d'avancer d'un grand pas de plus vers le but sans dévier de leur boussole : délier la rente capitalistique de toutes les entraves.
Et puis, faut-il le rappeler, la commande vient de Bruxelles et d'une conception libérale d'une Europe qui prend aujourd'hui vents contraires et eau de toutes parts. Qu'il s'agisse des retraites, de l'ouverture à tout crin à une concurrence « libre et non faussée », des lois de dumping social… c'est l'Europe débridée des exploiteurs à outrance, avec Macron en exécuteur des basses oeuvres.
Mettons donc tous ensemble la main à la pâte. Les deux mains même. Et les deux mains gauches !
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