International - Brésil
L’attaque de Brasilia, dimanche dernier, par des sbires de Bolsonaro est aussi un avertissement aux dirigeants des démocraties.
Ce que beaucoup craignaient est arrivé. Une semaine après l’investiture de Lula à la tête du Brésil, les hordes fascistes en furie ont fondu sur les principaux lieux du pouvoir de la capitale brésilienne, dévastant tout sur leur passage pour redire leur déni du résultat de la présidentielle et tenter un putsch. Sidérée, la planète entière - même Moscou et Pékin - a condamné les insurgés qui ressemblaient davantage à des fauves qu’à des manifestants.
Et encore sommes nous injuste envers les fauves : ils n’ont pas pour habitude de faire des selfies en plein saccage ! Scènes d’autant plus choquantes qu’elles ont rappelé en tout point celles de l’attaque du Capitole à Washington par des « trumpistes » ivres de rage. Ce qui en dit long, et c’est là le plus grave, sur la fragilisation croissante de la démocratie, que l’on a trop tendance à considérer comme un acquis irréversible.
La bonne nouvelle, c’est que, dans les deux cas, les fous furieux ont été stoppés et l’opinion, dans sa grande majorité, n’a pas basculé en leur faveur. Mais combien de tentatives faudra-t-il avant que la digue ne cède vraiment ?
À Brasília, on a vu les autorités de l’ordre public réagir mollement à l’assaut et l’armée se tenir en retrait, pas loin d’être complice, ce qui est préoccupant dans un pays qui a fait la dure expérience de la dictature militaire ; Bolsonaro s’en est suffisamment félicité.
L’avantage, c’est que Lula, qui semblait vouloir ne pas s’opposer frontalement à l’armée, a désormais toutes les raisons pour y mettre de l’ordre. Il sait aujourd’hui qu’il ne devra jamais baisser la garde. Et avec lui, face à l’extrême droite, tous les démocrates et progressistes.
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