Malicette, toute à ses « Vérités de la Malice », passe le stylo. Il est d’usage en pareil cas de se fendre d’un couplet mi-badin, mi-laudatif. J’y dérogerai. Que l’on relise ses Humeurs, fines et finaudes miniatures.
« Petites bordelleries » * où l’humour est l’onguent de l’humeur ; miel et cataplasme à la moutarde quand elle lui monte au nez. Car Malicette, c’est la "luronne" d’Hugo avec « un certain poignard mignon [qu’elle] porte toujours sur elle dans quelque coin ».
Poignard mignon et plume de velours, elle crache autant qu’elle embrasse : avocate de ceux « qui ne sont rien », requérante pour le Salut Public contre ceux qui leur prennent tout. A-t-elle un jour, comme Martin Luther King, rêvé d’un monde meilleur, tant, aujourd’hui encore, elle donne et s'y adonne sans lésine ? Avec l’Université Populaire, notamment, qu’elle a portée sur les fonts baptismaux, et dont elle est toujours l’âme et la conscience éclairée.
Me voilà ainsi à l’établi. Les outils sont à leur place, le maître-compagnon est affairé à quelques pas. Le style va évoluer, chacun à sa façon de dire les choses, et je n’aurai pas la fatuité de prétendre meilleure la mienne. Mais le fond des sujets restera celui de notre ligne éditoriale.
Et la rubrique sera signée « Clématite », clin d’oeil en anagramme à Malicette et jolie fleur toxique, irritante et allergisante. On l’a naguère appelée « herbe aux gueux » car les mendiants s’en frottaient la peau pour provoquer des irritations et susciter la compassion. Clématite se fixe le but d’en irriter beaucoup d’autres.
(*) Ainsi parlait dans son autobiographie l’artiste florentin Benvenuto Cellini (1500 – 1571) de ses chefs d’oeuvres d’orfèvrerie, dont sa célèbre salière réalisée pour François 1er.
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