Culot ou imbécillité ? Interrogé sur la prochaine « prime alimentation », qui devrait être versée en 2023 pour faire - un peu - face à la hausse des prix, Michel-Édouard Leclerc a eu une sortie lunaire : « Ce qui serait dommage, c’est que l’on fasse des chèques alimentaires pour les Français qui soient dépensés dans les commerces les plus chers. » Amalgame bilieux de l’écran plasma avec la prime de rentrée scolaire, et de la fable dont la morale voudrait que les pauvres soient pauvres parce qu’ils ne savent pas gérer leurs budgets de pauvres.
Selon le magazine américain People With Money, Michel-Édouard Leclerc aurait des revenus directs de 75 millions d’euros, mais « pèserait » au total près de 215 millions grâce à de « judicieux placements boursiers », un patrimoine immobilier « conséquent », de « très lucratifs » contrats publicitaires et quelques autres broutilles, qui en font l’homme d’affaires le mieux payé de l’année. Le pseudo-philanthrope qui se dit le chevalier blanc du pouvoir d’achat des Français a le caddie bien rempli.
Chez Fauchon, l’huile d’olive aromatisée à la truffe noire coûte 26,80 euros les 25 cl. Avec la prime alimentation, dont le montant n’est pas encore officiellement donné mais qui devrait être dans les 100 euros, on pourra, en sortant 7 euros de sa tirelire, acheter un litre de "super". Mais le pauvre ne doit pas avoir des goûts de riche. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles M.E.L. laisse ses employés pauvres et les pressure à froid pour en tirer la bonne huile de sa fortune.
Et d’ajouter sans ambages : « si l’on fait un chèque alimentaire, c’est pour aider les gens qui ont peu d’argent, qui sont chez nous, chez Lidl, Aldi… ». Neuf millions de personnes ont bénéficié du chèque de septembre dernier. Pour le prochain, il ouvre l’oeil et le bon. « Les gens qui sont chez nous », nous voilà prévenus !
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